La Chine contrôle sévèrement depuis plusieurs décennies la vente des armes à feu. La législation sur le contrôle du trafic d’armes en RPC vise non seulement des criminels ou des extrémistes, mais aussi des collectionneurs et des amateurs d’armes à feu. Ces derniers, devenus nombreux récemment, achètent sur Internet des armes de chasse, ou des répliques d’armes à feu. C’est ainsi qu’Internet devient le principal moyen de diffusion d’armes en Chine.
Selon le journal chinois Global Times, conformément à la loi de 1996 sur le contrôle des armes à feu en Chine, une licence pour la possession de pistolets ou fusils est délivrée uniquement dans des stands de tir spéciaux, aux employés des terrains de chasse, aux bergers qui doivent se protéger des animaux sauvages, et aux instituts de recherche spécialisés. La fabrication et la vente des répliques d’armes sont également interdites. Posséder plus d'une arme à feu et plus de deux armes à gaz est interdit par la législation de la République populaire de Chine. C’est un délit, passible d’une peine de prison.
Toutefois il suffit d'utiliser un moteur de recherche chinois pour trouver des centaines de sites qui proposent d’acheter des armes à feu. On y propose notamment des répliques de fusils pneumatiques importés illégalement, se vendant généralement avec des munitions. L’arme la plus vendue sur l’Internet chinois est la carabine pneumatique américaine Airforce Condor, et des copies exactes des fusils et des pistolets divers. Leur prix varie entre 200 et plusieurs dizaines de milliers de dollars. Un fusil à deux cannons coûte 600 dollars sur Internet, et un pistolet pneumatique peut être acheté pour 1000 dollars.
De nombreux tchats sur les plateformes de discussion et les réseaux sociaux sont consacrés aux armes en Chine, tout comme de nombreuses conférences sur Internet. Généralement ces plateformes sont des canaux importants de vente et d’achat d’armes à feu et de répliques d’armes. De nombreux chasseurs et des amateurs d’armes en Chine ignorent de quelle peine ils sont passibles en cas de découverte d’armes à leur domicile par la police, mais ils se rendent bien compte de l’illégalité de leurs actes. C’est pourquoi ils se servent d’un jargon spécial : sur les forums l’arme est appelée « chien », et les munitions – « nourriture pour chien ».
De nombreuses imitations d’armes à feu sont fabriquées dans les usines du Sud-Est de la Chine, d’où elles étaient exportées auparavant dans les pays étrangers. Mais en raison de la détérioration de la situation économique, ces unités de production ont commencé à écouler leur production sur le marché intérieur. Les armes à feu « artisanales » sont fabriquées par des « armuriers en herbe » à partir des tuyaux en acier. Quant aux armes authentiques, elles sont importées en Chine illégalement, très souvent à l’aide des services de livraison, et elles coûtent souvent très cher.
Généralement, avant la transaction, le vendeur et l’acheteur signent un contrat, dans lequel il est précisé que l’arme est vendue uniquement pour faire partie d’une collection, et son nouveau propriétaire porte la responsabilité de toutes les conséquences éventuelles. Certains fournisseurs vendent des armes qui sont démontées, et envoient à l’acheteur une vidéo détaillée qui explique comment effectuer le montage.
L'anonymat est l’une des caractéristiques principales du monde virtuel. Il est donc très difficile d’obtenir des preuves de la vente d’armes sur Internet. Mais les autorités surveillent de près ces magasins virtuels. Rien qu’au cours de cette année, la police a fermé quelques 1200 sites liés aux armes et effacé plus de 100.000 messages qui concernent le trafic illégal d'armes. N
