Interview de Pierre Vanlerberghe : « je suis optimiste pour la France »

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Pierre Vanlerberghe est un ancien cadre de Elf qui a décidé de dire ce qui ne va pas en France. Pierre Vanlerberghe a vécu et travaillé durant sa carrière professionnelle en Chine, à Singapour et a sillonné l'Asie pour les affaires.

En France, son pays aimé, Pierre Vanlerberghe, à la retraite, a écrit « La révolte des gentils » en 2013 aux éditions Centmillemilliards pour demander aux Français de retrousser leurs manches pour changer de politique et pour refonder la société française. Il devrait faire bon vivre en France qui est « un pays riche et le pays le plus visité au monde ! Il faut une réforme sans une révolution. On sait commencer les révolutions mais on ne sait pas les gérer ». Pierre Vanlerberghe dénonce l'immobilisme qui dure depuis plus de 30 ans et le fossé qui se creuse entre la population et les dirigeants.

Regard d'Européen sur l'Europe vu d'Asie. « Mon métier actuel n'est pas très difficile car je suis retraité », dit-il, amusé. « J'ai derrière moi une carrière professionnelle consacrée à l'international. J'ai passé 15 années avec la Chine. La politique m'a toujours intéressée car ça permet de réfléchir sur les pays et les peuples ». Dans les années 80, Pierre Vanlerberghe travaillait dans les grandes entreprises comme Elf et fut représentant d'une filiale de trading à Singapour. « J'ai fait après la période Elf du conseil et de l’accompagnement d'entreprises en Asie ».Tous ceux qui se sont rendus en Asie ont la surprise de constater que la France ou l'Europe ne trouvaient plus de place dans les journaux. La presse en Asie ne donne que deux lignes sur la politique de la France. « La France reste une référence sur le plan culturel et culinaire mais pas sur le plan de la politique. S'intéresser à la politique est une responsabilité citoyenne. C'est pour cela que je m'intéresse à mon pays ». L'éducation au sein de la famille de Pierre Vanlerberghe va jouer un grand rôle pour lui : « Je suis d'un milieu de commerçants, de gens simples qui avaient des valeurs très ancrées dans le MRP (Mouvement républicain populaire) alors le deuxième parti de France et qui a disparu avec l'arrivée de de Gaulle».

Pays sclérosé. « Je veux montrer ce qui ne marche pas en France, en trouver des raisons. Je reste optimiste et je dis dans mon livre ce qu'il faut faire pour que les choses changent positivement». PourPierre Vanlerberghe, on n'arrive pas à faire des réformes en France. « Il y a trop d'obstacles, trop de contre-pouvoirs puissants qui empêchent la mise en œuvre des réformes. Je suis un adversaire des révolutions. Il faut faire passer les réformes dont on a besoin en France sans la violence. Je suis un centriste. »

Attaques contre l’État de droit. « Je suis engagé dans des organisations associatives. En France on a partout des gens formidables. On a, parmi la jeunesse, des jeunes entrepreneurs qui vont travailler à l'étranger car c'est plus vivant et plus adéquat. Mais je suis optimiste pour la France car la France a énormément d'atouts. Il y a beaucoup d'argent dans ce pays». La solution n'est pas de fonder un nouveau parti politique, comme Denis Payre de Nous Citoyens : «Je suis d'accord avec Denis Payre mais je suis contre sa stratégie. Denis Payre est en train d'inventer l'eau chaude. C'est totalement français de vouloir fonder un nouveau parti politique. Cela rapporte de l'argent mais ça ne change rien ». Le mouvement des Bonnets Rouges y passe aussi : « Les gentils de mon livre, ce ne sont pas les Bonnets Rouges. Le 26 janvier a lieu la manifestation « jour de colère », de tous les gens qui sont en colère contre ce qui se passe en France. Les Bonnets Rouges y participent et je n'irai pas. Les Bonnets Rouges ont une mentalité syndicaliste et d'assistés. En plus, les paysans bretons ne sont pas vraiment à gauche. L'agriculture bretonne est très subventionnée. Je suis fondamentalement opposé au vandalisme, à la séquestration des dirigeants comme chez Goodyear. Ces organisations et ses actes faussent le jeu de la démocratie participative ».

Les gentils sont ces gens qui ont manifesté contre la loi Taubira et qui peuvent changer la France en s'organisant : « Les manifestations avec le mariage pour tous ont laissé la sensation que c'était un mouvement réactionnaire et homophobe. En réalité, je n'ai jamais entendu un cri homophobe dans ses manifestations !». Pierre Vanlerberghe se ditchoqué par le fait qu'un changement de société soit imposé par un gouvernement, sans débat. « Ces gentils sont venus de toute la France. Ce sont ces gens qui paient leurs impôts, qui veulent les payer si l'argent est bien utilisé. Je l'explique au début de mon livre. Il fallait instituer une union civique pour ce mariage. Cela aurait permis de faire une distinction entre le mariage qui est la base d'une union entre une femme et un homme pour créer des familles. Il n'y a pas eu de discussions. C'est grave. Ce gouvernement est incapable de faire des réformes de société pour ne faire que des réformes sociétales. C'est pour cacher son incapacité. Je suis du côté des veilleurs. Je suis choqué de voir la police les arrêter. » N

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