L'avocat général Bruno Sturlese a demandé au jury de déclarer le capitaine Simbikangwa, qui nie les faits, coupable de « génocide » et non pour la seule complicité pour laquelle il était renvoyé devant la cour d'assises de Paris.
Au cours de son long réquisitoire, l'avocat général a fustigé un « épurateur d'avant l'heure » à « l'engagement radical, extrémiste », un « homme capable du pire » servant dans « la police politique, un service tout puissant qui fiche, qui rafle, qui torture », doublé d'un propagandiste de la frange dure du régime hutu faisant monter la haine anti-Tutsi avant même le génocide.
Il avait aussi rappelé la dimension « historique à plus d'un titre de ce procès », le premier pour génocide en France et le premier lié au drame rwandais dont le verdict tombera à quelques semaines des commémorations des 20 ans du génocide, alors même que Kigali a souvent reproché à la France d'avoir soutenu le régime génocidaire hutu et protégé ses responsables.
Les avocats de la défense plaideront aujourd'hui et le verdict est attendu vendredi, après les dernières déclarations de l'accusé.