Ebola : des virologues russes partent pour la Guinée

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Les données de l'Organisation mondiale de la santé sur les victimes de la fièvre Ebola ne confèrent pas à l'optimisme. En 40 ans d'observations, le virus a tué moins de personnes qu'en ce moment.

Outre la Guinée, où l'épidémie a commencé, des cas ont été recensés au Liberia, en Sierra Leone, en Guinée et au Nigeria. Le bilan des morts continue de s'alourdir. Les victimes auraient été plus nombreuses si les organisations médicales et de recherche du monde, la Russie comprise, n'avaient pas envoyé en Afrique leurs meilleurs spécialistes.

Les autorités de Guinée, confrontées à une situation épidémiologique menaçante, ont demandé l'assistance de la Russie. Un laboratoire médical russo-guinéen portant le nom de Louis Pasteur a été ouvert en Guinée à l'époque de l'URSS. Il est actuellement fermé, mais les autorités locales ont décidé de le rouvrir. Avant le rétablissement du laboratoire fixe, les spécialistes russes de l'Institut d'épidémiologie et de microbiologie Pasteur de Saint-Pétersbourg utiliseront en Guinée un laboratoire mobile. Le chef d'équipe, le biologiste Alexandre Semionov, donne des explications :

« Ces laboratoires sont montés sur la base de KamAZ. Il y a plusieurs KamAZ, un véhicule servant de QG, et des tentes. Les camions équipés permettront aux virologues de se déplacer dans toutes les préfectures du pays. Des détails techniques sont actuellement réglés relatifs au transfert de plusieurs tonnes de fret depuis la Russie vers la Guinée, mais les premiers spécialistes y sont déjà arrivés pour aménager la base ».

Les virologues russes ont pour tâche de diagnostiquer le virus Ebola. Car la fièvre n'a pas de symptômes spécifiques. Les médicaments certifiés n'existent pas non plus. Il n'y a que des médicaments qui n'ont pas encore subi des essais cliniques sur les humains. Mais face à l'ampleur de l'épidémie, on les administre déjà à des personnes infectées. Alexandre Semionov estime que les chercheurs russes vont eux aussi présenter un vaccin développé par l'Institut de biologie moléculaire de Novossibirsk :

« Le vaccin russe a subi tous les tests précliniques et dans un proche avenir, nous allons le proposer à nos partenaires africains. Le vaccin vise la prévention de la fièvre Ebola. Il est plus facile de prévenir une maladie que de la traiter ».

Les chercheurs de l'Institut de biologie moléculaire de Novossibirsk savent par expérience que le travail avec le virus africain recèle beaucoup de dangers : il exige le maximum de protection biologique. Il y a 10 ans, une laborantine y est décédée des suites de la fièvre Ebola. Elle s'est piqué un doigt en faisant une injection à des cobayes. Plus tôt, en 1996, le virus Ebola a tué une employée de l'Institut de microbiologie situé dans la région de Moscou. A l'époque, ces morts n'ont pas été divulguées car les études du virus étaient secrètes dans le monde entier : l'agent de la fièvre Ebola peut servir en puissance à créer une arme biologique.

L'inquiétude des virologues à propos de la propagation du virus Ebola est compréhensible : un autre virus africain mortel s'est déjà propagé de par le monde. L'expert rappelle que c'est le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) :

« Cette maladie est venue du continent africain si discrètement que le problème existait déjà partout lorsque le VIH a été découvert. La lutte contre l'épidémie d'Ebola sera compliquée. Elle demandera au moins 5 mois et des centaines de vies. Mais les chercheurs russes donneront de leur mieux pour la placer sous contrôle ».

Les virologues de Rospotrebnadzor accordent une attention soutenue à ce que le virus mortel ne pénètre pas en Russie. Toutes les mesures anti-épidémiologiques requises sont appliquées dans le pays. /N

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