Les Chinois apprennent le sexe de leur enfant à Hong Kong

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Malgré l’interdiction actuellement en vigueur en Chine sur la détermination prénatale du sexe des enfants, de nombreux couples essaient encore de savoir à l’avance s’ils auront une fille ou un garçon. L’une des possibilités est de transmettre illégalement des échantillons de sang de femmes enceintes à Hong Kong.

Cette pratique permettant de déterminer le sexe des futurs nouveaux-nés est devenue particulièrement populaire en Chine depuis l’entrée en vigueur cette année d’un assouplissement de la loi « une famille, un enfant ». De nombreux couples, notamment ceux qui ont une fille, ayant obtenu le droit d’avoir un deuxième enfant, décident de ne pas compter sur le destin pour leur offrir un fils. Nombre de médecins à Hong-Kong aident à s’assurer que le deuxième enfant sera bien un garçon. Là-bas, contrairement au reste de la Chine, la pratique consistant à déterminer à l’avance le sexe du bébé est tout à fait légale.

Le processus est le suivant : les femmes enceintes donnent leur sang sur le continent, puis l’échantillon est envoyé à un laboratoire de Hong Kong. « Notre infirmière peut même venir elle-même à votre domicile, prélever quelques gouttes de sang chez la femme enceinte et dès le lendemain vous saurez avec certitude, si vous aurez une fille ou un garçon », ainsi que l’a raconté au South China Morning Post l’employé de l’une des sociétés de liaison à Shenzhen. Selon le Journal du soir de Shenzhen, chaque mois, près de 10 000 tubes d’échantillons de sang de femmes enceintes sont envoyés depuis Shenzhen à Hong Kong. Le prix minimum d’un tel service est de 4 000 yuans.

Trouver des aides pour effectuer les tests nécessaires à Hong Kong est une tâche très simple. En 2013, dans cette zone administrative spéciale, une interdiction est entrée en vigueur concernant les accouchements de femmes venues du continent dont le mari n’a pas de passeport hongkongais. En cas d’infraction, une amende de 50 millions de dollars de Hong Kong est prévue (soit 6 445 dollars américains) ainsi qu’une peine aller jusqu’à deux ans de prison pour les femmes chinoises venue sur le territoire hongkongais alors qu’elles étaient sur le point d’accoucher. Après l’adoption de cette loi, la quasi-intégralité des organisations auparavant spécialisées dans l’accueil des femmes enceintes venues de Chine, ont réorienté leur activité vers la réalisation de tests pour déterminer le sexe des futurs bébés.

L’avortement en cas de naissance non désirée est plutôt pratiqué par les Chinoises directement sur le continent. Selon les données du président du Comité d’Etat pour la santé et la planification familiale, Li Bin, l’année dernière, 11 000 avortements ont été faits après que les femmes ont appris le sexe de leur futur enfant. Mais il ne s’agit là que des chiffres officiels.

Comme alternative au test sanguin et à l’avortement ultérieur si le sexe de l’enfant n’est pas celui désiré, il est possible de se rendre en Thaïlande. Dans ce pays (comme aux Etats-Unis et en Afrique du Sud), la fécondation in vitro incluant le choix du sexe de l’enfant est toujours possible. Le coût moyen de la procédure est d’environ 15 000 dollars, ce qui est tout à fait accessible à la plupart des familles chinoises. Selon les cliniques thaïlandaises, leurs principales clientes sont actuellement les Chinoises. Ces deux dernières années, quelques centres médicaux envoient même des représentants en Chine pour constituer une base de clientèle. Néanmoins, les Thaïlandais ne font pas de publicité en Chine sur cette activité, il s’agit plutôt d’une option facultative dont beaucoup profitent sans en faire étalage.

Dans les années 1980, pour 100 naissances de petites filles, il y avait entre 103 et 107 naissances de petits garçons. En 2008, le rapport est de 100 à 120. Un tel déséquilibre, activement encouragé par les couples conservateurs, pourrait conduire d’ici 2020 à un pays composé de 24 millions de célibataires. Cependant, ces statistiques effrayantes ne sont pas encore en mesure d’influer sur la volonté des couples chinois d’avoir un fils, alors même qu’il se retrouvera sans épouse.

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