Divorce : une tendance en hausse en Chine

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Chaque jour, quelque 10 000 couples se séparent en Chine. Et ce chiffre augmente d’année en année. Les divorces ont des motivations purement sentimentales, aussi reposent sur des considérations financières.

Selon le ministère des Affaires civiles, en 2013, plus de 3,5 millions de couples ont divorcé à travers le pays, ce qui représente une hausse de 13% par rapport à 2012. Les statistiques des dix dernières années montrent une tendance claire : le taux de divorces n’a jamais baissé, il s’est au mieux stabilisé, au pire renforcé.

Comme le dit un proverbe chinois : « Mieux vaut faire tomber dix églises, que de détruire une famille ». Il y a quelque temps, la plupart des familles chinoises partageaient ce point de vue. Mais à présent, c’est loin d’être le cas. « La sacralité du mariage a été dominée par l’idée le que le divorce permet aux gens de fuir une situation dans laquelle deux individus sont malheureux», indique Tong Xin, professeur de sociologie à l’Université de Pékin.

Selon des statistiques non officielles, la principale raison de la plupart des divorces en Chine est l’adultère. La Chine a longtemps tourné le dos aux opinions conservatrices sur la sexualité et aujourd’hui plus de 70 % des jeunes Chinois ont des relations sexuelles avant le mariage. Les sociologues le confirment, cette liberté des jeunes les conduit à avoir une attitude légère en matière de relations sexuelles extraconjugales. En Chine, le fait d’avoir une maîtresse est moins un caprice qu’une affaire de statut, et le fait de ne pas en avoir peut faire « perdre la face » à un haut fonctionnaire ou à un homme d’affaires. Un autre élément mine sérieusement les fondements du mariage en Chine, c’est la politique de l’enfant unique. Ces enfants, arrivés à l’âge adulte, se montrent souvent incapables de surmonter leur égoïsme et de trouver des compromis.

En 2011, de nouvelles dispositions juridiques ont été adoptées en Chine : tous les biens appartenant à l’une des parties avant le mariage ou achetés par les parents de l’un des époux après le mariage, revient à l’acquéreur. Pour partager équitablement les biens appartenant au couple, il faut donc prouver qu’ils ont été achetés par les deux époux. Cette loi a été adoptée pour réduire les mariages d’intérêt et, de la sorte, le nombre de divorces. Néanmoins, 20% des 3,5 millions de divorces entraînent des litiges importants. Impossible de se séparer en partageant pacifiquement les biens et les enfants.

Une autre décision législative a simplifié de manière significative la vie des conjoints divorcés, mais ce faisant, a entraîné une augmentation rapide du nombre de divorces. La loi sur le mariage en Chine a été considérablement modifiée en 2003. Elle a supprimé la nécessité pour les époux de fournir à la justice un certificat de l’employeur ou du comité de gestion des logements assurant que « le mariage a engendré des dommages irréparables ». Auparavant sans ce document, il était impossible de divorcer officiellement. Les sociologues et les juristes estiment que c’est justement la suppression de cette disposition qui a délié les mains de nombreuses familles malheureuses, qui ne souhaitaient pas discuter leurs problèmes personnels en public.

Une dernière raison a eu une incidence sur les statistiques du divorce en Chine, elle est d’ordre strictement financier. Au printemps de 2013, des amendements ont été apportés à la législation fiscale. Les familles, vendant l’un de leur bien immobilier, doivent payer un impôt représentant 20% du prix de vente. En cas de divorce, chacun des ex-conjoints récupère une des propriétés immobilières du couple et en cela l’achète sans bourse délier. Cette initiative destinée à réguler le marché de l’immobilier a ainsi relever le nombre de divorces par intérêt. T


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