L'épidémie d'Ebola détourne l’attention des problèmes brûlants

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La propagation de la fièvre Ebola à travers les pays et continents lève un vent de panique. Selon plusieurs experts, cette panique pèsera d'un poids supplémentaire sur les systèmes d'assistance médicale des pays occidentaux. En revanche, elle détournera d'une façon paradoxale l'attention de la société des problèmes les plus brûlants.

Les premiers indices de panique ont été constatés aux Etats-Unis où de l'huile sur le feu est jetée par les autorités américaines. La Maison Blanche, feignant l'optimisme et opposée, à première vue, à des mesures isolationnistes, semble prendre les choses au sérieux. La situation est aggravée par l'arrivée de l'hiver accompagné de toute sorte d'épidémies dans les pays de l'hémisphère nord.

Il y a une grande chance que les gens qui se laissent facilement aller à la panique, ayant ressenti le moindre malaise et ayant établi eux-mêmes un diagnostic mortel, se précipiteront vers les hôpitaux pour perturber le fonctionnement des établissements médicaux jusqu'à leur paralysie complète. Aux Etats-Unis des dizaines de cas de ce genre ont été déjà recensées. Il n'est pas exclu qu'en décembre il y en aura plusieurs centaines. Ensuite la loi des grands nombres entrera en action. C'est que les symptômes d'une grippe ressemblent à ceux de la fièvre mortelle. C'est pourquoi les hôpitaux américains préparent déjà des locaux supplémentaires pour les malades croyant qu'ils sont infectés par le virus Ebola.

Certains experts trouvent que ce thème surgit juste à temps du point de vue géopolitique. Le professeur de l'Université Lomonossov de Moscou Andreï Manoïlo signale :

« Le virus Ebola est assez dangereux. Mais la campagne médiatique en cours au sujet de l'épidémie détourne l'attention de l'opinion publique des événements mondiaux. La situation rappelle celle relative à l'épidémie de pneumonie atypique. Cette dernière a éclaté au moment où la coalition anti-Saddam en Irak a eu de graves problèmes. C'est une arme capable en quelques semaines de semer la panique même parmi la population d'un grand pays ».

Les experts appellent Washington à ne pas exagérer ses efforts : si la Maison Blanche souhaite en effet lutter contre la fièvre, elle ne doit pas tenter d'utiliser Ebola en tant que moyen de guerre informationnelle qui a, selon Andreï Manoïlo, au moins deux aspects :

« D'abord, c'est la crise en Ukraine dont le règlement s'est retrouvé dans une certaine impasse. Tous s'attendent à ce que prochainement ce conflit rentrera dans une phase ouverte. Il va de soi qu'il faut détourner l'attention de la communauté mondiale. En plus, le problème est dans le fait que la maladie a déjà gagné le territoire des Etats-Unis. Il a été notamment communiqué qu'un soldat noir de l'armée américaine a été contaminé. Il a été hospitalisé et son père dit dans des entretiens aux médias que le gouvernement utilise les Afro-Américains comme chaire à canon. Un défi nouveau pourrait se poser au président Obama lourd de menace d'une déstabilisation complexe du pays ».

Il est notoire que la peur gagne facilement la foule. D'autant plus que les Américains ont toutes les raisons d'être sérieusement préoccupés pour leur vie : la létalité de la fièvre Ebola est de 90%. Le fait que le virus ait atteint les Etats-Unis produit un effet sérieux sur le psychisme des Américains qui se croient traditionnellement protégés contre les maux du reste du monde. La tentation est grande de mettre à profit cette situation dans l'intérêt des objectifs politiques du jour. Les événements des prochains mois démontreront combien erronées étaient les prévisions des partisans d'une nouvelle théorie du complot. /N

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