La Bretagne bientôt reconnue par Israël ? (Partie 1)

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Les organisations bretonnes militantes sont en passe de faire un grand pas dans l'Histoire. Louis Mélennec, historien, juriste, médecin, a publié le livre bleu de la Bretagne où nous apprenons que la Bretagne est, par les faits historiques et juridiques, un Etat autonome qui n'appartient pas à la France et qui est toujours administrée par des élus d'origine bretonne qui ne font que trahir la cause du peuple breton.

En pleine crise de la France et de ses institutions où l'Alsace doit aussi dans la refonte des régions disparaître dans une grande région, les Bretons ne veulent pas sombrer avec un navire qui n'est pas le leur. Les Bretons ne veulent plus être les vassaux d'une administration qui se moque d'eux et qui continue le démantèlement de la culture bretonne et du pays breton. Aujourd'hui un groupe de Bretons, qui dénonce une authentique Shoah des Bretons, a décidé, après la reconnaissance de la France de la Palestine, de demander à Israël de reconnaître l'Etat breton. Entretien avec Louis Mélennec, docteur en droit et en médecine, historien de la Bretagne.

LVdlR : Exposez en quelques phrases les données du problème breton !

Louis Mélennec : La Civilisation bretonne est identifiée plusieurs siècles avant Jésus-Christ, dans le Sud de l'Angleterre actuelle. Elle a ses coutumes, ses usages, ses croyances, sa langue, sa religion, ses institutions. C'est un peuple typiquement celte. Les Bretons émigrent de la grande Ile de Bretagne à partir du IIIème siècle, pendant une période longue, et s'installent dans la partie Ouest de la péninsule armoricaine. Les Francs, venus de la Belgique actuelle, envahissent et soumettent la Gaule, sous le chef Clovis. Dès qu'ils sont en contact, aux environs de l'an 500, les deux peuples s'affrontent, durement. C'est une donnée constante du problème brito-franc, puis brito-français, la principale, de loin : une haine vigilante, une détestation peu commune, qui a duré jusqu'en 1789, et qui, après une phase de colonisation impitoyable, est en train de renaître, par la faute de notre voisin français, comme nous allons le voir. Pendant un millénaire, de l'an 500 à l'an 1500, les Bretons et les Francs sont en lutte et en contentieux quasi perpétuels. Au IXème siècle, les empereurs francs tentent d'envahir la Bretagne. Ils sont refoulés chez eux à plusieurs reprises, par des défaites sanglantes. En 851, l'empereur franc Charles le Chauve est contraint de leur céder les comtés de Nantes et de Rennes, ainsi que le Pays de Retz. Le comté de Nantes est breton depuis douze siècles. Jusqu'en 1487, les relations brito-françaises, en dépit de périodes de calme, sont marquées par plusieurs guerres, par des contentieux incessants. De 1487 à 1491, la Bretagne est envahie à plusieurs reprises par les armées françaises. La Duchesse souveraine Anne de Bretagne, est contrainte d'épouser le roi de France Charles VIII. Elle meurt en 1514. En 1532, contre leur volonté, après de longues préparations, la Bretagne est annexée par la France par la concussion, l'achat des consciences, la menace, sans son consentement. En 1789, annus horribilis, authentique Shoah pour les Bretons, une deuxième annexion, illégale, infiniment plus dure que la première, est mise en œuvre par la France. Le régime d'autonomie de la Bretagne est supprimé ; le pays est découpé en « départements », administrés par des gauleiters français, sous le nom de « préfets ». Les institutions antiques – les Etats et le Parlement - sont supprimées. Les Bretons se voient interdire de décider eux mêmes de leurs impôts, et de voter leurs lois. La langue bretonne est interdite et humiliée ; l'histoire de Bretagne est remplacée …. par l'histoire de France ! Cette période est une colonisation impitoyable, et de décervelage, d'une cruauté extrême. Les injures déversées sur les Bretons durant cette époque sont ignobles. La France est encore là, en 2014 : voilà le problème breton, les Bretons, humiliés, ruinés, gouvernés de l'extérieur par un Etat incompétent, veulent s'en débarrasser, au plus vite.

LVdlR : Comment peut-on mesurer le succès du livre bleu sur la Bretagne ?

Louis Mélennec : Ce petit ouvrage de 98 pages, est à l'origine un rapport circonstancié présenté à Bruxelles en 2009, par mes soins au Congrès de la FUEN, organisation non gouvernementale, dont le but est de défendre les droits des minorités nationales, bafouées par les Etats centraux. Le livre bleu repose sur quarante années de réflexions, et plus de vingt années de recherches très « pointues ». Il a été réédité au début de l'année 2014. C'est de l'explosif à l'état pur et son succès a été foudroyant. Le cabinet du premier ministre alors en fonction (Jean-Marc Ayrault), quelques jours seulement après sa parution, a commandé deux exemplaires. 17 sites l'ont recommandé, et offert gratuitement en téléchargement. A ce jour, les téléchargements dépassent le chiffre de 100 000. Plusieurs journaux étrangers – dont la Voix de la Russie, diffusée dans plus de cent pays, en quarante langues, et des journaux allemands ; la nombreuse diaspora bretonne, informée, a largement contribué à sa diffusion. Une équipe de jeunes Bretons a décidé d'inonder la Bretagne – et la France – de l'ouvrage, qui poursuit une très belle carrière sur la toile. Les députés, les sénateurs, les élus et les « officiels » l'ont reçu ou le recevront, donc. Nous avons donc vaincu la censure française, après tant de siècles de tromperies et de mensonges. Le livre bleu, par son style franc et massif, sans faux semblants, a eu un effet explosif sur le langage et sur les slogans politiques. Aujourd'hui, dans les conversations comme dans le sites, on parle volontiers de « collabos », de « traîtres », de « vendus », etc. C'est une nouveauté absolue en Bretagne.

LVdlR : Le 27 septembre les Bretons ont manifesté à Nantes pour réintégrer la Loire-Atlantique dans la Bretagne historique. Quelles actions doit-on prévoir pour la suite ?

Louis Mélennec : En 1941, le gouvernement français de Vichy, sous prétexte de réorganisation administrative du territoire français, a « coupé » la Bretagne en deux, séparant la Loire Atlantique, le département le plus riche et le plus prestigieux, des départements du nord du pays. Sous l'impulsion de l'association « BRETAGNE REUNIE », plus de 20 000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes le 27 septembre 2014. Elles préfigurent des revendications plus fortes : non pas l'autonomie, mais l'indépendance. Nantes fait partie de la Bretagne, depuis 851. La revendication bretonne, fondée sur le respect du droit des gens, les principes généraux du droit, le droit international ne peut que s'amplifier : le droit international protège les langues, les coutumes, le patrimoine des nations dites « minoritaires », et, bien entendu, leur territoire, qui ne peut être ni modifié, ni confisqué, ni amputé, de quelque manière que ce soit par le pays qui y exerce son autorité, à plus forte raison s 'il s'agit d'un pays colonial comme la France. La France est en Bretagne, terre à jamais étrangère, par la violence, et la force, en aucun cas par la volonté de la population. Un sentiment d'authentique dégoût, de répulsion, voire de détestation, chez des Bretons, maintenant au courant de ce qui s'est passé au cours de l'histoire, se développe sous nos yeux, sous l'effet de la réappropriation de l'histoire, enfin révélée dans sa vérité./N

 

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