Selon un rapport qui ne puit que choquer une moscovite lambda habituée à prendre bus et métro habillée comme bon lui semble et à n’importe quelle heure de la journée – le métro ferme en Russie peu après minuit – il se fait que 100% des utilisatrices de transports en commun franciliens auraient subi ne serait-ce qu’une fois dans leur vie les pulsions freudiennes de leurs compatriotes mâles.
Ce chiffre apparaît moins flou et/ou subjectif quand on apprend qu'une jeune fille sur dix âgée de moins de 20 ans atteste avoir déjà été sexuellement agressée et que près de 75.000 femmes seraient violées chaque année. Les statistiques étant d'une implacable éloquence, on s'attendrait à ce que les mesures adoptées soient en adéquation avec l'ampleur du fléau. Or, jusqu'à présent, seuls 2% des crimes de ce genre sont suivis d'une condamnation aux assises… soit trois fois rien.
Plusieurs dispositifs d'ordre technique devraient être lancés d'ici peu que l'on pourrait catégoriser selon qu'ils se rapportent au principe « préventif » ou « effectif ». Préventivement, des marches participatives d'usagères soucieuses d'améliorer la conditionnement féminine dans les transports sont prévue. Elles seront doublées d'une campagne de sensibilisation nationale en automne qui dans l'idéal débouchera sur la possibilité d'arrêter les bus de nuit quand besoin est. Nantes serait le pionnier de cette heureuse tendance. Sur le plan effectif, on compte sur le perfectionnement des services d'alerte téléphoniques déjà existants ainsi que sur l'apparition de nouveaux outils numériques SOS, alertes par textos y compris.
Interrogée sur les raisons de ce phénomène d'agression dans les lieux publics, particulièrement dans les bus et les bus scolaires — le Huffington Post en parle d'ailleurs amplement dans un article mis en ligne le 16 avril (« Violences contre les femmes dans les transports: rapport choc remis au gouvernement »), Mme Barbe évoque une domination masculine prégnante dans l'espace public entre autres reflétée par des publicités explicitement sexistes dans les zones de transport public. Faut-il donc fournir un effort de sémantique en valorisant au grand maximum le rôle des femmes dans la société? Rome ne s'étant pas faite en un jour, espérons que ces dispositifs conjuguant innovations techniques et condition-nement social introduisent des mesures encores plus vigoureuses et tenant compte des réalités actuelles, en particulier dans les zones dites de non-droit.