Peut-on empêcher les grenouilles de coasser et les papillons de voler?

© Flickr / Chris LuczkowUne grenouille
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Un fait divers survenu non loin de Périgueux, en Dordogne, a engendré nombre de questions environnementales et existentielles, et a donné lieu à la mise en ligne d'une pétition soutenue déjà par quelque 90.000 signataires.

Selon Metronews, tout a commencé par les grenouilles dans la mare des époux Pecheras, habitants de Grignols en Dordogne. Les grenouilles coassaient à la période des amours, ce qui dérangeait fort les voisins. Selon ces derniers, les vociférations amoureuses atteindraient environ 63 décibels (soit dit en passant, une conversation bruyante à une distance d'un mètre en produit 65).

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Les voisins ne l'ont pas supporté et ont engagé une action en justice. Après avoir perdu leur procès en première instance à Périgueux ils ont fait appel et la cour d'appel de Bordeaux leur a finalement donné raison: les époux Pecheras ont été condamnés à combler leur mare.

La sentence a surpris à tel point qu'une pétition en soutien des Pecheras a été mise en ligne et cumule déjà près de 90.000 signatures. Des associations environnementales se sont en outre penchées sur le dossier, plus particulièrement l'association de protection du patrimoine Cistude nature. Cette dernière a trouvé parmi les batraciens menacés de la mare des Pecheras cinq espèces protégées, dont deux au niveau européen.

Selon le directeur de cette association, Christophe Coîc, les époux Pecheras doivent résoudre un dilemme  kafkaïen: "Soit ils comblent la mare, et sont accusés de destruction d'espèces protégées, soit ils ne comblent pas, et ont à payer une astreinte de 150 euros par jour".

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Hélas, le cas des Pecheras n'est pas unique. Le même Christophe Coïc a déjà vu des plaintes de ce genre.

"Généralement, les nouveaux arrivants dans le voisinage se calment assez vite. Mais certains partent au tribunal. Dans le cas des époux Pecheras, c'est allé très, très loin", reconnaît-il.

D'autant plus que ce type de problème va croissant: les villes s'étendent de plus en plus et l'on retrouve dans les villages davantage d'habitants rurbains qui aiment la campagne, mais sans ses inconvénients.

"Les citadins aiment la vie sauvage. Mais sans le coq qui chante le matin, l'âne qui braie ou les chiens qui aboient quand passe un promeneur, sans les odeurs de la ferme d'à côté", constate M.Coïc.

"Mais les animaux sauvages, par définition, vont et viennent. On ne peut pas empêcher un papillon de voler", conclut-il.


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