Dans une vidéo impressionnante créée par le réalisateur Tommy Oliver et publiée par le groupe d'action pour une justice raciale Campaign Zero, des gens de couleur célèbres, comme les comédiens Meagan Good et Marlon Wayans, déclament les paroles de la chanson de protestation iconique "Nous triompherons" ("We shall overcome"). C'est un hymne qui est historiquement lié au Mouvement des droits civiques américain, et ces célébrités, qui l'utilisent pour attirer l'attention sur l'injustice raciale aux Etats-Unis, gardent foi en l'avenir.
Ce message d'intérêt public publié avec le hashtag #SomedayIsToday cherche à galvaniser l'action et l'attention autour de la justice raciale, surtout chez ceux qui vivent dans le confort en marge de la situation sociale actuelle aux Etats-Unis.
Si la vidéo commence par les paroles habituelles ("nous triompherons"), elle prend ensuite une nouvelle dimension: quand triompherons-nous?
A la fin de la vidéo, l'actrice Aja Naomi King se demande: "Quand viendra ce jour?", ce qui entraîne le hashtag #SomedayIsToday, la réponse étant magnifiée dans la vidéo par la participation de Tina Knowles-Lawson et Alfre Woodard.
"Beaucoup de gens se demandent quand ce jour viendra", explique Johnetta Elzie, activiste et membre du comité de planification de la Campagne Zero, dans une interview accordée à Mashable.
"[Ces vidéos] disent qu'aujourd'hui, c'est maintenant. Aujourd'hui-même. Tu peux commencer aujourd'hui, si tu n'es pas encore impliqué. Cela peut se passer aujourd'hui", poursuit-elle.
Même si la violence contre la communauté afro-américaine est une triste réalité depuis trop longtemps, ces vidéos sont poignantes, surtout actuellement. Les violences policières contre les Noirs se sont multipliées depuis un mois. Philando Castile a été mortellement blessé de quatre balles lors d'un banal contrôle routier et Alton Sterling est décédé après une altercation avec deux policiers blancs devant une supérette.
"Il y a beaucoup de personnes célèbres dans cette vidéo que les jeunes Noirs de ce pays connaissent ou reconnaîtront et respectent, et ils parlent des problèmes de violence policière. C'est incroyable", remarque M.Elzie. "Même s'ils sont haut placés, ils voient encore ce qui se passe, ils le savent, ils le comprennent et ils veulent faire partie de la solution».
