Canada: la police de Montréal traquait un chroniqueur d'un journal connu

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Depuis plusieurs mois, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) surveillait secrètement le portable de Patrick Lagacé, chroniqueur au journal La Presse, afin d’établir l’identité de ses sources.

« Vous-êtes journaliste ? La police vous espionne délibérément pour s’assurer que vos sources ne sont pas hypothétiques. Et ça se passe aujourd'hui » lit-on dans le dernier tweet d’Edward Snowden.

​Ainsi, selon La Presse, en 2016, à la demande du SVPM, au moins 24 mandats ont été délivrés afin de suivre et d’établir l’identité des sources de Patrick Lagacé, chroniqueur au quotidien.

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Plusieurs de ces mandats ont permis aux enquêteurs d’apprendre la liste des contacts du chroniqueur et d’activer une puce électronique implémentée dans son iPhone afin de savoir où exactement se trouvait M. Lagacé. 

Les mandats de surveillance ont été obtenus dans le cadre du projet Escouade, où il était question que des policiers spécialisés dans le trafic de stupéfiants fabriquaient des preuves. Ainsi, l’un de policiers soupçonnés, Fayçal Djelidi, était en contact avec Patrick Lagacé. 

Selon Sébastien Pierre-Roy, avocat représentant La Presse, c’est la première fois au Canada que la police est allée aussi loin pour obtenir les données confidentielles d’un journaliste. En outre, l’avocat s’est dit perplexe et ne comprenait pas pourquoi le service de police ne s’était pas adressé directement au chroniqueur, préférant obtenir toutes les informations désirées clandestinement.

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Philippe Pichet, le chef du SPVM, a assuré que le journaliste ne faisait pas l’objet d’une enquête. Il a également ajouté qu’il respectait l'idée de la protection des sources, mais que « la police avait une job à faire et que c'était de faire des enquêtes ». 

Toujours d’après M. Pichet, la police a rencontré Patrick Lagacé afin de lui expliquer l’opération. Mais ce dernier s’est plutôt déclaré préoccupé par la violation des principes que par les courtoisies de la police. D’après M. Lagacé, ce n’est plus un tabou, c’est un jeu sans règles. 

« On a des journalistes qui ont été suivis, perquisitionnés. Mais de là à faire l'objet d'une surveillance à distance, c'est une limite qui a été dépassée. Il y a un cumul d'incidents importants au Québec, et je crois plus que jamais qu'il faut défendre la liberté de la presse », a déclaré Dany Doucet, vice-président information de Groupe média QMI, cité par La Presse.

À ce jour, le directeur du SPVM a refusé de dire si d'autres journalistes avaient été placés sous surveillance.

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