Une fillette en hijab sème la discorde à Londres

Une brochure britannique de sécurité routière adressée aux enfants a représenté une petite musulmane, Razmi, âgée de trois ou quatre ans, en hijab, ce qui a provoqué un tollé parmi les musulmans londoniens qui accusent les auteurs de l’image d’avoir «sexualisé» la fillette.

Les autorités du transport londonien ont été contraintes d'abandonner une campagne coûteuse de sécurité routière en raison de la grogne publique. En particulier, la communauté musulmane a été outrée par le fait que dans la brochure «Children's Traffic Club» Razmi, une fillette musulmane âgée de trois ou quatre ans, était vêtue d'un hijab. L'auteur de l'image a été soupçonné de vouloir lui donner des caractéristiques d'un adulte, le hijab étant l'attribut des femmes matures.

Hijab Girl in Children’s Book Slammed for ‘Sexualising Four-Year-Olds’ https://t.co/Lh8N9TyJbG pic.twitter.com/JaYoYsvfVj

— Zesty Right Wing (@zesty_rightwing) 15 août 2017

Selon Gina Khan, une militante musulmane des droits des femmes, la campagne «sexualise une fille de quatre ans», a-t-elle déclaré au Times.

«La raison pour laquelle la femme couvre sa tête, c'est pour que les hommes ne la regardent pas», a-t-elle ajouté. «Comment pouvez-vous l'intégrer dans la société si votre fille de quatre ans porte un hijab?»

«Il est frustrant de voir que chaque fois qu'une fillette ou une femme musulmane est représentée, elle doit être montrée avec la tête couverte», a déclaré à Sky News la présidente du Muslim Women's Network UK, Shaista Gohir. «Pourquoi renforcer les stéréotypes, en particulier en ce qui concerne les enfants? La plupart des filles musulmanes de quatre ans ne portent pas le hijab — celles qui veulent le porter le font généralement dès la puberté.»

Les autorités du transport ont mis un terme à la propagation des brochures controversées, présenté leurs excuses et promis de ne plus utiliser ces modèles à l'avenir.