Le Comité d'enquête de Russie vient d'achever une seconde instruction concernant les contrôleurs de l'aéroport Vnoukovo de Moscou. Selon les juges, les aiguilleurs du ciel n'avaient pas aperçu la déneigeuse qui, en infraction de toutes les règles de sécurité, s'était retrouvée le soir du 20 octobre 2014 sur la piste et qui avait été heurtée par le jet privé du PDG du géant pétrolier français Total, Christophe de Margerie, a annoncé mercredi à Sputnik Igor Tchernetski, l'avocat du directeur des opérations en vol Roman Dounaïev.
Le dossier avait été examiné par le tribunal du quartier moscovite de Solntsevo qui n'avait rendu de verdict que contre le conducteur de la déneigeuse, Vladimir Martynenko, et l'ingérieur de service de l'aéroport, Vladimir Ledeniov. Le dossier concernant les contrôleurs Alexandre Krouglov et Nadejda Arkhipova, ainsi que Roman Dounaïev avait été renvoyé à l'instruction en raison d'irrégularités.«Le parquet a retourné le dossier au Comité d'enquête. À l'heure actuelle, l'instruction est achevée. Les chefs d'accusation de mon client et de tous les autres ont été précisés, mais sur le fond, l'accusation est restée inchangée: violation des règles de sécurité de la circulation des transports aériens et homicide involontaire de deux personnes ou plus», a indiqué Igor Tchernetski.
Il a précisé que les accusés et leurs avocats allaient bientôt prendre connaissance des pièces du dossier.
«Cela pourrait nécessiter entre quatre et cinq mois, après quoi l'affaire sera de nouveau soumise à un tribunal», a-t-il noté.
Dans la nuit du 20 au 21 octobre, le jet privé du PDG de Total s'était retourné et avait pris feu après avoir heurté un chasse-neige au moment du décollage à l'aéroport de Vnoukovo. L'unique passager et les trois membres d'équipage étaient morts sur le coup.
Selon l'enquête, le conducteur de la déneigeuse, Vladimir Martynenko, qui se trouvait sous l'emprise de l'alcool au moment du drame, avait perdu ses repères et, en violation de toutes les règles de sécurité, s'était retrouvé sur la piste, ce qui avait échappé à la vigilance de l'ingénieur de service, Vladimir Ledeniov. Toujours d'après les juges d'instruction, le directeur des opérations en vol, Roman Dounaïev, et les contrôleurs Alexandre Krouglov et Nadejda Arkhipova étaient au courant de l'éventuel danger que courait l'avion mais n'en avaient pas informé les pilotes. Ces derniers avaient aperçu l'engin trop tard et n'avaient pas été en mesure d'arrêter le décollage, la vitesse de l'appareil étant déjà trop élevée.L'avion avait percuté la déneigeuse avec son train d'atterrissage droit avant de se renverser sur la piste et de prendre feu.
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