Pourquoi aujourd’hui en Irak une fiancée qui travaille a-t-elle tant de perspectives?

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Par tradition, en Irak et surtout dans ses provinces sud, la femme ne s’occupait que de la maison et des enfants, et l’homme seul travaillait afin de subvenir aux besoins de sa famille. Néanmoins, la situation économique difficile, l’émigration et la mort d’hommes à la guerre ont incité bien des familles à revoir cet ordre établi.

Fatimah Kathem, jeune habitante de la province de Maysan dans le sud de l'Irak, a indiqué dans un entretien accordé au journal Al-Araby al-Jadid que tant des spécialistes diplômées que des étudiantes à l'université travaillaient à la municipalité locale.

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«Il y a deux ans j'ai achevé mes études universitaires et obtenu un poste à la comptabilité de l'administration. Ma famille a soutenu mon désir de travailler, bien que cela soit contraire à nos traditions. Quand ma mère était sortie de l'école, son mari, mon père, ne lui avait pas permis de travailler. Pourtant, il y avait alors un emploi dans l'entreprise familiale et la famille avait besoin d'argent. Il était honteux pour l'homme que sa femme travaille», s'est souvenue Fatimah.

Et d'expliquer qu'elle s'était fait embaucher pour aider sa famille.

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«Par ailleurs, à présent, les jeunes filles qui travaillent se marient plus rapidement, car il est difficile pour l'homme seul d'avoir la charge de toute la famille. Depuis que je travaille, j'ai reçu plusieurs demandes en mariage. Quoi qu'il en soit, je ne suis pas pressée et préfère choisir le parti qui me convient le mieux. J'ai aussi mes critères et mon futur époux doit par exemple avoir sa propre maison», a raconté l'interlocutrice du média.

En Irak, de plus en plus de familles réservent une attention particulière à l'éducation de leurs filles. La jeune villageoise Bramah Feisal a relevé à Al-Araby al-Jadid qu'actuellement, même au fin fond du pays, les Irakiennes peuvent travailler dans l'administration locale, à l'infirmerie ou à l'école. 

«Quand j'ai commencé à travailler à l'infirmerie locale il y a cinq ans, c'était un événement extraordinaire. Néanmoins, mon exemple s'est avéré contagieux et, à présent, beaucoup me citent en exemple à leurs filles pour qu'elles fassent bien leurs études afin d'avoir un bon travail à l'avenir. Personne n'a plus honte aujourd'hui que sa femme ou sa fille travaille. Cela devient même la norme», a dit Bramah.

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Les sociologues retiennent encore une particularité de l'emploi féminin en Irak contemporain. Pour bien des Irakiennes, c'est un remède contre la solitude. Selon certaines données, 70% des filles irakiennes en âge de se marier ne le sont toujours pas.

«Mon mari se repent beaucoup de ne pas avoir permis d'étudier à notre fille. Elle a 32 ans maintenant, et personne ne la demande en mariage. Il se peut qu'elle puisse avoir plus de chance si elle avait un bon travail qualifié. Aussi, faisons-nous tout à présent pour ne pas répéter cette erreur, ayant envoyé toutes nos filles à l'université», a confié au journal une certaine Jamilah Abdallah Hasan.

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