Après la Chine, quels sont les pays à vouloir dire «niet» à la mort?

© AP Photo / Naashon Zalkcimetière
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Alors que la province chinoise de Jiangxi s’est jetée dans une bataille contre la mort en s’attaquant aux enterrements dans un cercueil, il existe bien à travers le monde des villes où mourir ne serait pas une bonne idée car… les structures administratives n’y sont pas favorables. Petit tour d’horizon avec Sputnik.

Si mourir semble être une triste réalité de la vie à laquelle personne ne pourra s'échapper, il y a des pays où les autorités locales veulent défier la mort, en inventant un nombre de lois allant jusqu'à infliger des sanctions à la famille du défunt où… à lui-même. Bien que ces mesures puissent paraître étranges, elles ont été toutefois prises pour des raisons matérielles bien précises. Découvrez une liste de villes où la mort ne serait pas officiellement la bienvenue.

Se débarrasser des cercueils en Chine

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Un cercueil pas comme les autres: en Chine, un homme enterré à l’intérieur d’un véhicule
Récemment, les autorités municipales de la province du Jiangxi ont appelé les habitants à renoncer à un enterrement traditionnel au profit d'une crémation et à se débarrasser des sépultures déjà acquises.

Comme l'indique South China Morning, cette mesure vise à conserver les ressources terrestres. En effet, les cimetières chinois sont «bondés». Ainsi, en avril 2016, les habitants de Pékin ont dû enterrer leurs défunts aux alentours des villes avoisinantes.

Depuis que les autorités ont pris cette initiative, la fabrication et la vente de cercueils ont été interdites malgré la grogne de la population. À en croire l'un des habitants, cité par les médias locaux, les familles pauvres ont mis des années pour pouvoir s'offrir un cercueil coûtant environ 5.000 yuans (630 euros) tandis que les autorités locales ne rembourseront que 2.000 yuans (250 euros). Selon lui, les fonctionnaires ont également interdit certains accessoires funéraires ainsi que des pierres tombales.

Décès sous peine de «sévères sanctions» dans deux villes françaises

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Les Chinois forcés de se débarrasser de leur cercueil
Excédé de ne pouvoir agrandir son cimetière devenu trop petit, Gérard Lalanne, l'ancien maire de la ville de Sarpourenx dans les Pyrénées Atlantiques, avait rédigé un arrêté municipal interdisant tout simplement de décéder dans sa commune au risque de «sanctions sévères»

En effet, comme l'indique les médias, la décision n'est pas venue instantanément. L'édile avait obtenu en justice le droit d'étendre le cimetière communal sur un champ privé de 5.000 m2 mais la procédure d'expropriation avait été annulée en juillet 2007 par le tribunal administratif de Pau, jugeant que «les atteintes à la propriété privée étaient excessives». Le maire, qui souhaitait rénover l'endroit, en construisant, entre autres, un parking et en installant un columbarium, n'a rien trouvé de mieux à faire que de refuser d'accueillir de nouveaux cadavres.

Si certains ont pris cette initiative à la rigolade, ce n'était pas le cas pour le premier magistrat de Sarpourenx.

«Si certains meurent, eh bien, il se débrouilleront. Le premier mort qui arrive, je l'envoie au représentant de l'État dans le département…», avait-il alors déclaré, cité par 20 minutes.

Cette loi a été toutefois abrogée en mars 2010 par son successeur.

La même chose s'est produite à Cugnaux en Haute Garonne où le maire avait interdit «à toute personne ne disposant pas de caveau dans le cimetière existant et souhaitant être inhumée à Cugnaux de décéder sur le territoire de la commune.»

Par la suite cette interdiction a également été levée.

La lutte pour la santé publique par l'interdiction de mourir au Brésil

Au Brésil, le maire de Biritiba Mirim, près de São Paulo, a décrété une «interdiction de mourir» jusqu'à nouvel ordre, faute de place dans le cimetière.

«Les contrevenants seront sanctionnés pour leurs actes. La mesure restera en vigueur jusqu'à la construction du nouveau cimetière, les citoyens devront veiller à leur santé afin de ne pas mourir», a-t-il alors affirmé, cité par les médias.

Néanmoins, sa mesure qui avait suscité une vague d'indignation dans le pays, visait, en premier lieu, à attirer l'attention de l'opinion publique sur la saturation du cimetière et sur la nécessité d'en construire un autre.

Pour vivre plus longtemps, il est interdit de mourir dans cette ville italienne

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Inquiet que sa petite commune de Sellia, en Italie, où en 2016, il ne restait plus que 537 habitants, soit rayée de la carte du pays, Davide Zicchinella, le maire, avait pris une mesure aussi radicale qu'originale. Face au vieillissement alarmant de la population, il avait publié un arrêté, baptisé «anti-mort» qui obligeait ses administrés à effectuer des soins médicaux réguliers.

«Ceux qui ne prennent pas soin d'eux ou ont des habitudes qui nuisent à leur santé verront leurs taxes augmenter», avait-il alors déclaré, cité par BFMTV.

Par ailleurs, comme l'indique le média, les ambitions du maire sur ce sujet ne comptaient pas s'arrêter là. Ainsi, il avait autorisé la reconversion de l'école maternelle, à l'abandon, en auberge de jeunesse, et l'installation de deux gîtes. Son coup de pub a réussi en attirant de nombreux curieux se rendre dans le village.

Le froid extrême rend la mort illégale dans cette ville norvégienne

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Chers citoyens de la ville norvégienne de Longyearbyen (la capitale administrative du Svalbard au nord de la Norvège), vous êtes priés d'aller mourir ailleurs. Dans cette ville d'un peu plus de 2.000 habitants, on applique depuis 1950 une loi des plus étranges: l'interdiction de mourir… sur place.

Comme l'indique le portail Slate, cette mesure est justifiée par les températures extrêmement froides qui règnent dans cette partie du globe. Le froid polaire tout au long de l'année empêche la décomposition des corps des personnes décédées.

Au cours des années 2000, des chercheurs qui ont exhumé des cadavres de personnes décédées d'un virus grippal puissant en 1917 ont même retrouvé des particules de ce virus lors de leurs analyses, précise le portail.

Par ailleurs, dans ce coin du monde ce n'est pas seulement la mort qui est interdite mais la naissance aussi à cause de l'absence d'hôpital. Les femmes arrivant à la fin de leur grossesse sont ainsi transférées sur le continent quelques semaines avant le jour J, et elles ne reviennent chez elles qu'après la naissance, une fois la santé de leur bébé stabilisée.

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