Crashs du 737 MAX: les pilotes n'ont pas réagi aux alertes comme Boeing et la FAA l'avaient prévu

© Sputnik . Александр КряжевBoeing 737 MAX
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Boeing et la Federal Aviation Administration (FAA) ont mal évalué la réaction des pilotes aux alertes en vol en cas de dysfonctionnement du système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans les accidents du 737 MAX, a conclu le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) américain.

Les équipages du 737 MAX «n'ont pas réagi de la façon» dont Boeing et la Federal Aviation Administration (FAA) «pensaient qu'ils le feraient», a annoncé le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) américain.

«Nous avons observé dans ces deux accidents que les équipages n'ont pas réagi de la façon dont Boeing et la FAA pensaient qu'ils le feraient», a souligné Robert Sumwalt, le patron du NTSB, auquel se réfère l’AFP. «Ces hypothèses [de Boeing et de la FAA, ndlr] avaient été utilisées pour concevoir l'avion et nous avons constaté un fossé entre ces suppositions qui ont servi à certifier le MAX et la réalité, où les pilotes étaient confrontés à de multiples alarmes et alertes en même temps», fustige-t-il.

Crashs d'Ethiopian Airlines et de Lion Air

Les crashs d'Ethiopian Airlines et de Lion Air ont fait au total 346 morts, ce qui a entraîné une immobilisation au sol de toute la flotte des 737 MAX à travers le monde, rappelle l’agence AFP.

Boeing travaille actuellement à des changements exigés, dont la formation des pilotes, par les régulateurs pour obtenir la levée de l'interdiction de vol.

Cette variante du 737 fut sortie dans la précipitation, afin de contrer l’arrivée de l’Airbus A320 Neo. L’avionneur US a avancé l’agenda du programme de plusieurs années.  - Sputnik Afrique
Le WSJ révèle les détails du rapport sur le crash du Boeing 737 MAX en Indonésie
Le NTSB recommande à la FAA de revoir les hypothèses de Boeing et d'autres fabricants lors de la conception de logiciels pour des situations d'urgence, et de voir si ces systèmes ne devraient pas être révisés afin de prendre en compte différentes réactions des pilotes face aux alarmes et alertes en vol.

Le régulateur recommande également à la FAA de développer «des méthodes et outils robustes» pour valider les hypothèses liées aux réactions des pilotes face à des problèmes de sécurité importants lors du processus de certification de la conception d'un avion.

«Nous nous engageons à travailler avec la FAA pour examiner les recommandations du NTSB», a réagi Boeing.

Le NTSB affirme qu'il ne porte pas de jugement sur l'action des pilotes lors des deux accidents, et que ses recommandations sont davantage sur les hypothèses émises lors du processus d'homologation américain du 737 MAX.

«Les réponses des pilotes aux actions imprévues du MCAS n'étaient pas cohérentes avec les hypothèses émises par Boeing lors des évaluations du système de contrôle de vol pendant la conception du 737 MAX en cas d'aléas», avance encore le NTSB, cité par l’agence.

Selon les conclusions préliminaires des enquêteurs de l'accident d'Ethiopian Airlines, les données d'angle d'attaque transmises à l'avion par la sonde d'incidence (AOA) étaient erronées, provoquant l'activation du MCAS, comme ce fut le cas pendant le vol Lion Air. Le MCAS avait mis brutalement l'avion en piqué nez vers le sol.

Le commandant de bord et son copilote avaient appliqué toutes les procédures d'urgence, selon les enquêteurs.

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