Licencié après une photo de lui endormi, un agent de propreté poursuit son employeur

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Une photo prise à l’insu de quelqu’un pendant une pause peut-elle servir pour le licencier? C'est ce que se demande l’avocat de l’agent de propreté qui a perdu son travail après le post sur Twitter d’un cliché le montrant endormi.

Un agent de propreté, limogé en 2018 pour une photo de lui postée à son insu sur Internet alors qu'il était endormi en tenue de travail, conteste son licenciement mardi 14 janvier devant les Prud'hommes de Créteil, a appris l’AFP auprès de son avocat.

Depuis 2011, Adama Cissé, 37 ans, collectait les déchets des poubelles des rues de Paris.

En septembre 2018, pendant une de ses tournées, il s'est arrêté «pour faire une pause», explique son avocat Joachim Scavello, confirmant une information du Parisien. Souffrant de douleurs à un pied après une fracture, il enlève ses chaussures, poursuit son avocat.

Sur Twitter, une utilisatrice poste alors une photo où l’on voit Adama Cissé allongé sur un rebord de vitrine, dans sa tenue verte et jaune fluo d'agent de propreté, pieds nus et visiblement endormi.

​Adama Cissé est ensuite convoqué par son employeur Derichebourg, qui a repris son contrat en 2015. Un mois plus tard, en octobre 2018, il est licencié pour «faute grave», selon la requête devant le Conseil des prud'hommes que l'AFP a pu consulter.

«Cette attitude révélant votre volonté de vous assoupir durant votre service a fait l'objet d'une sévère réclamation de notre client», justifie la société.

Derichebourg avait également répondu directement à l'utilisatrice sur Twitter: «Derichebourg Environnement ne cautionne pas ce type de comportement de la part de ses collaborateurs. La personne qui apparaît sur la photo fait l'objet d'une procédure disciplinaire», était-il indiqué.

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L'employeur «tape très, très fort, pour pas grand-chose», dénonce l'avocat d'Adama Cissé. «On ne conteste pas la photo, mais il y a un contexte derrière tout ça. Il était en pause, pas en temps de travail», argumente Me Scavello.

Outre «les proportions publiques pas très agréables» que l'affaire a prises en étant postée sur les réseaux sociaux, «la question qui se pose est: peut-on utiliser une photo prise à l'insu de quelqu'un pendant un temps de pause pour le licencier?», repositionne-t-il.

La décision devait être mise en délibéré à l'issue de l'audience de mardi 14 janvier après-midi.

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