Covid-19: la deuxième vague, une fiction?

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La recrudescence de cas de Covid-19 dans le monde fait craindre une deuxième vague épidémique. Si les avis sont partagés et l’avenir incertain, nombreux sont les experts qui réfutent le terme. Retour en vidéo sur une hypothétique «deuxième vague».

Selon l’Organisation mondiale de la santé, la pandémie est «loin d’être finie». Pire, elle «s’accélère», a prévenu Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, ce 30 juin. Et pour cause, la barre des dix millions de contaminés a été franchie et plus d’un demi-million de morts sont à déplorer.

Ces derniers jours, de nouveaux cas ont été recensés partout dans le monde, à tel point que certains pays comme le Portugal, l’Allemagne ou l’Australie ont décidé de reconfiner une partie de leur population dans certaines villes. Un regain qui fait craindre «une seconde vague». Mais est-ce vraiment le cas?

En France, les avis sont partagés, tant au niveau de la population que des experts: si Santé publique France ne voit pas de deuxième vague à l’horizon, le Conseil scientifique lui, estime qu’elle est «très probable» à l’automne. Sur Twitter, des épidémiologistes, médecins et autres virologues partagent également leurs avis et se veulent rassurants, d’autant que la France serait bien préparée, selon ce biologiste médical, qui explique dans un thread comment l’Hexagone se tient prêt à faire face à une nouvelle vague, notamment par le biais du dépistage.

«Une vague continuelle, avec des hauts et des bas»

Si certains pays sont prêts à faire face à cette «deuxième vague», nombreux sont ceux qui réfutent le terme et expliquent la recrudescence des cas. Il y a quelques semaines, la découverte de 57 nouveaux contaminés en Chine avait fait souffler un vent de panique sur le monde. Une hausse qui s’expliquerait simplement par la multiplication des tests, selon le Pr Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’université Paris-Descartes et directeur de l’Institut de recherche biomédicale et d’épidémiologie du sport (IRMES): 

«On s’attend à ces augmentations du nombre de cas, car la disponibilité des tests fait que l’on dépiste dans le monde entier de plus en plus de monde», déclare-t-il au Parisien.

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Bientôt 100.000 cas par jour aux USA? Le Covid-19 menace encore la réélection de Trump
La flambée de cas ne s’expliquerait pas seulement par le nombre de tests effectués, mais également par les conditions météorologiques. Hendrik Streeck, éminent virologue allemand a rappelé dans un entretien à Sputnik que les virus respiratoires se propageaient plus rapidement notamment lorsqu’il fait froid et sec. Si le SARS-CoV-2 se comporte de la même manière, alors cela pourrait expliquer le cas de l’Australie, qui rentre dans la période hivernale. En effet, depuis la mi-juin, le pays connaît une augmentation de cas de Covid-19 et plus de 300.000 personnes se sont vues reconfinées dans la banlieue de Melbourne, et ce, jusqu’au 29 juillet. Le virologue ajoute ne pas croire à une seconde ou une troisième vague, mais plutôt une «vague continuelle avec des hauts et des bas», notamment due aux facteurs météorologiques.

La situation alarmante des États-Unis 

Depuis quelques semaines, les USA connaissent une vive augmentation du nombre de contaminés et ont dépassé les 1.000 morts en 24h, ce qui n’était pas arrivé depuis la mi-juin. Ce 3 juillet, le pays a battu un triste record, avec 53.000 contaminations, et 649 personnes sont décédées.

Le pays n’a pourtant pas procédé à un dépistage massif. Le 20 juin, devant ses partisans à Tulsa, Donald Trump lançait même sous forme de boutade qu’il fallait ralentir les dépistages, car ils provoquaient une augmentation du nombre de cas. Et les conditions météorologiques n’ont pas changé drastiquement comme en Australie. Si les données font penser à une seconde vague, en réalité, le pays semble encore subir encore la «première vague».

Deux facteurs sont essentiels pour qu’une vague soit terminée: que les cas diminuent de façon drastique et que cette diminution dure sur une longue période. Mais à vouloir sauver l’économie –et parfois pour marquer leur indépendance vis-à-vis du gouvernement fédéral –, certains États se sont déconfinés trop rapidement, et aujourd’hui le pays en paye le prix fort. Plusieurs États ont dû mettre le déconfinement en pause, des bars de Californie ont dû fermer leurs portes et le port du masque est devenu obligatoire au Texas, alors que Donald Trump continue de s’afficher sans masque lors de réunions publiques.

Le coronavirus ne disparaîtra pas et le monde devra apprendre à vivre avec jusqu’à la création d’un vaccin ou d’un traitement efficace. D’ici là, la hausse des contaminations prouve une chose: le respect des gestes barrières demeure bel et bien une nécessité.

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