Les enjeux du télétravail à l’heure de la pandémie: les inégalités creusées au Canada

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Télétravail - Sputnik Afrique, 1920, 15.04.2021
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La majorité des travailleurs canadiens ont plutôt un avis positif sur le télétravail, indique un récent sondage. Néanmoins, ce dispositif, moins apprécié en France parmi les jeunes, pose certains défis sociaux et psychologiques aux parents de jeunes enfants ainsi qu’aux travailleurs autochtones.

Un récent sondage du Environics Institute constate que la majorité des télétravailleurs canadiens préfèrent nettement travailler à domicile. D’après les citoyens du pays au drapeau à la feuille d'érable, cet outil représente un «mélange d’expériences positives et négatives», car pour les nouveaux arrivants ou les parents de jeunes enfants, par exemple, le télétravail peut engendrer du stress et creuser les inégalités.

«La plupart espèrent pouvoir continuer à le faire au moins certains jours une fois la pandémie terminée», précise l’institut.

Dans le même temps, une part non négligeable (33%) est d’accord pour dire qu’«il est impossible de bien faire mon travail à partir de mon domicile», quand la même proportion (32%) dit qu’elle n’a pas «le bon matériel informatique ni les bons logiciels» pour bien faire le travail depuis la maison.

L’étude, dont le but était de mieux comprendre certaines des répercussions de l’épidémie sur l'emploi au Canada, a été menée du 24 novembre au 22 décembre 2020 auprès d’un échantillon de près de 5.000 Canadiens âgés de 18 ans et plus, dans toutes les provinces et tous les territoires.

Le fardeau du travail non rémunéré pour les parents

Ainsi, selon l’étude, le travail à domicile s’est avéré plus difficile, surtout pour ceux qui ont des enfants de moins de cinq ans. Ces parents sont beaucoup plus susceptibles «d’avoir l’impression de travailler constamment et de ne jamais avoir de temps pour elles-mêmes ou pour leur famille, ou qu’il leur est impossible de bien faire leur travail». Les parents des enfants d’âge préscolaire à la maison sont également plus susceptibles d’être pris dans ce piège.

«Le fardeau du travail non rémunéré – en particulier la garde des enfants et l'enseignement à domicile – sur les parents de jeunes enfants est mis en évidence et le stress fait des ravages», explique Wendy Cukier, fondatrice et directrice académique de l’institut sur la diversité à l’université Ryerson, interrogé par la Société Radio-Canada.

Les inégalités creusées

Qui plus est, les immigrants, les Canadiens racisés et les autochtones peuvent «avoir à relever certains défis en transitionnant vers le télétravail». Il s’agit plus précisément du côté social de la question, ces travailleurs étant «plus susceptibles que la moyenne de reconnaître qu’ils ne disposent pas de l’équipement informatique ou des logiciels nécessaires pour faire correctement leur travail», quand ils travaillent à domicile.

Télétravail en France

Le télétravail est également apprécié par les Français, dont 80% en ont «une très bonne image globale», indique un sondage Odoxa paru début mars. Pour eux, la semaine idéale est divisée en deux: la moitié du temps en télétravail, l’autre en présentiel, précise-t-il. En France, ce sont surtout les jeunes qui considèrent le travail depuis chez soi comme moins efficace que celui effectué en présentiel (60% des jeunes contre 37% des sondés en général).

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Le passage au télétravail, partout où il est possible, est recommandé par les autorités françaises depuis le début de l’épidémie. Le 18 mars, le Premier ministre a pourtant souligné que les entreprises françaises n’appliquaient pas les règles du travail à distance comme le gouvernement le voulait. Il a d’ailleurs exigé que ce type de travail se fasse «au moins quatre jours sur cinq» dans une France confrontée à une troisième vague épidémique.

Dans l’Hexagone, le problème des parents-télétravailleurs s’est de nouveau posé avec le troisième confinement, accompagné de la fermeture des écoles. Celle-ci a notamment engendré une polémique sur le travail d’assistances maternelles qui a finalement été permise par le gouvernement. Pour rappel, lors de la deuxième vague de l’épidémie en automne, la France a choisi de laisser les établissements scolaires ouverts afin de minimiser le décrochage scolaire et de permettre aux parents de travailler.

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