C'est la décision de déplacer le monument aux soldats ayant péri pendant la Seconde Guerre mondiale, en dépit de l'opinion de la majorité des habitants de Tallinn, des experts et des autorités municipales, qui a été à l'origine des désordres, a déclaré le Centre d'information sur les droits de l'homme.
"Il est évident que lorsqu'a été prise de la décision de disperser les manifestants, les principes de la démocratie et des droits de l'homme ont été dédaignés", a affirmé l'organisation dans sa déclaration.
Les représentants d'organisations internationales désintéressées et compétentes, des autorités municipales et de l'opinion publique doivent participer à l'enquête sur ces événements, estiment les défenseurs des droits de l'homme.
En vue d'éviter une escalade de la tension et de la haine interethnique, ils recommandent au gouvernement de s'abstenir d'actions que la plupart de la population non estonienne du pays jugerait provocantes et humiliantes.
Evoquant le droit d'exprimer ouvertement son attitude envers le déplacement du monument, le Centre d'information sur les droits de l'homme appelle le premier ministre Andrus Ansip à s'excuser publiquement pour les actions des autorités qui ont blessé de façon provocante les sentiments d'une grande partie de la population estonienne.
Le monument au Soldat libérateur sur la colline Tonismagi a été démantelé dans la nuit du 26 au 27 avril sur décision des autorités estoniennes. Les défenseurs du monument ont été dispersés par la police, qui a utilisé du gaz lacrymogène et des grenades aveuglantes et assourdissantes. Des centaines de personnes ont été interpellées au cours des protestations. Un citoyen russe a été tué.
Le monument a été déplacé au cimetière militaire de Tallinn. Les restes des soldats reposant sous la colline Tonismagi devraient être réinhumés dans le même cimetière.
