Max Guazzini: pour la Coupe du monde de rugby, «la France peut tout à fait créer la surprise»

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Max Guazzini - Sputnik Afrique
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À la veille du premier match de la Coupe du monde de rugby au Japon, le niveau du XV tricolore inquiète nombre d’observateurs. Revue d’effectif avec un grand monsieur du sport français, Max Guazzini, l’emblématique président du Stade français durant dix-neuf années.

17 septembre: deux jours avant que Jacques Brunel n’annonce la composition du XV français face aux Pumas argentins en Coupe du monde de rugby, nous avions rendez-vous à Paris chez Max Guazzini, dans un somptueux appartement aux abords du Bois de Boulogne.

Avec ce fin connaisseur du rugby français, nous avons évoqué ses espoirs pour cette Coupe du monde au Japon, pour celle d’après en 2023, qui se déroulera en France, son fabuleux parcours au Stade français, avec cinq titres de champions de France glanés en dix ans, en parallèle de ses années NRJ… et enfin Dalida…

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L’équipe de France peut-elle gagner au Japon?

N’en déplaise aux sceptiques, Max Guazzini n’en démord pas: cette équipe de France, qui n’a pas gagné le moindre tournoi des VI nations depuis 2010, est capable de se dépasser pour cette Coupe du monde organisée au Japon. La première rencontre face aux Argentins lui rappelle néanmoins un amer souvenir, en 2007:

«La France peut tout à fait créer la surprise. Quand on fait du sport, on le fait toujours dans l’intention de gagner. Sinon, on n’est pas des compétiteurs [...] La France rencontre l’Argentine, qui est une équipe qui ne lui a pas réussi lors du premier match, lorsque la Coupe du monde avait eu lieu en France en 2007. Il y avait eu deux essais, d’ailleurs par des joueurs du Stade français qui étaient argentins.»

L’orgueil français a auparavant permis aux Tricolores de soulever des montagnes: les All Blacks par deux fois, en 1999 et en 2007 s’en souviennent. Pourtant, le XV de France est très loin d’être désignés favori de la compétition. En tout cas, Max Guazzini veut y croire pour cette édition:

«Moi j’y crois, il faut l’espérer, ça ne va pas être facile. Pour une Coupe du monde, on peut se sublimer. Rappelez-vous en 99, j’étais à cette demi-finale à Twickenham, où il y a le fameux essai de Dominici contre Lomu, un essai d’anthologie, et on a renversé le match.

Personne ne nous voyait battre les All Blacks et personne ne nous voyait en finale et finalement on a été en finale alors qu’on n’était vraiment pas favoris. Dans le sport, tout est possible […] Je suis assez optimiste de nature, il faut tous être derrière le XV de France. 2023, c’est en France, on va la gagner en 2023. Celle-là, je pense qu’on va faire un bon résultat, on peut faire une surprise, 2023, je vous le dis aujourd’hui, on va la gagner.»

On aurait presque envie d’y croire…

Arnaud Jérald - Sputnik Afrique
«Je suis Marseillais, j’ai 23 ans, et je suis l’homme le plus profond du monde»

La vie en rose au Stade français

Dix-neuf années passées au Stade français, cinq titres de champions de France, Max Guazzini est l’homme qui a fait revivre le rugby au plus haut niveau dans la capitale française. Alors que le club végétait en 4e division en 1992, il a été appelé pour le sauver de ses déboires. Résultat: premier Bouclier de Brennus en 1998, suivi de quatre autres titres de champion de France. Une panoplie de titres qui a été permise par les arrivées de Bernard Laporte, des Rapetous (Moscato, Gimbert, Simon) et d’autres comme Dominici ou Dominguez. Mais la patte Guazzini venant du monde du showbiz, a complètement révolutionné le rugby français.

«J’ai organisé 20 matchs au stade de France avec le Stade français et c’est vrai qu’on faisait un peu ce que font les Américains, qui ont le sens du spectacle. Les gens venaient une heure avant, parce qu’il y avait plein d’animations, il y avait un état d’esprit, beaucoup de choses, un feu d’artifice, il y avait des filles un peu dévêtues– de nos jours évidemment, on ne peut plus rien faire.

En tout cas, c’était de bons moments, c’était festif et convivial. Parce qu’il ne faut pas oublier que le sport, c’est un spectacle. Il y a un match de rugby, certes, il faut une belle affiche, mais ce n’est pas suffisant. Pour remplir le Stade de France pour un simple club qui joue ses matchs de championnat, il y avait évidemment une fête du rugby autour d’un match de rugby.»

Sans parler évidemment du maillot rose, resté depuis comme l’emblème du club.

Dalida, puis l’aventure NRJ

Si Max Guazzini a brillé dans le rugby, il n’en était pas à son premier succès. C’est lui qui, au tout début des années 80,  a lancé NRJ. Si le groupe de radio (NRJ, Rires & Chansons, Nostalgie, Chérie FM) pèse aujourd’hui très lourd, il l’a abandonné dès 2004, pour se consacrer pleinement au club de rugby.

«On est parti d’un studio de 25 m2 à Belleville, là-haut, rue du Télégraphe, pour devenir la première radio de France. J’étais président du directoire. Quand on est première radio de France, c’est moi qui l’annonce à 8 h du matin, à l’antenne; c’était en 2002, c’est énorme le chemin parcouru de 1982 à 2002!»

Avant ces aventures radiophoniques, Max Guazzini se destinait surtout à une carrière de chanteur. Alors étudiant, il fait la rencontre de Dalida et devient son attaché de presse. Une personnalité qui l’aura marqué à vie.

«C’était une grande artiste, une très grande artiste internationale et surtout c’était une femme qu’on ne pouvait pas ne pas aimer tellement elle avait un cœur merveilleux. J’ai remarqué que les grandes stars sont des gens simples et j’en ai fréquenté beaucoup à NRJ. On voit que les grandes stars ne se racontent pas d’histoires. Ce sont les starlettes qui font du cinéma. C’est quelqu’un qui évidemment m’a beaucoup aidé et surtout, elle m’a toujours protégé.»

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