Course aux armements dans l'espace: Moscou et Pékin tentent d'arrêter Washington (RBC Daily)

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MOSCOU, 12 février - RIA Novosti. Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, présente mardi, lors de la Conférence du désarmement de Genève, un projet russo-chinois de traité international sur le non-déploiement des armes dans l'espace, rappelle mardi le quotidien RBC Daily.

A la différence de l'ancien traité sur l'espace, datant de 1967, qui interdisait uniquement de déployer des armes de destruction massive dans l'espace, ce nouveau document interdit d'y déployer tout type d'armements, y compris des armes cinétiques, activement développées aujourd'hui aux Etats-Unis. Cette initiative constitue une seconde réponse au retrait de Washington du Traité ABM en 2002. La première correspond à l'essai réussi d'une arme antisatellite en janvier 2007, lorsqu'un missile chinois avait abattu un vieux satellite météorologique situé à 800 kilomètres de la Terre. Le missile n'emportait pas d'ogive, mais ce tir avait provoqué une véritable hystérie aux Etats-Unis.

"Les forces armées du pays dépendent fatalement des satellites, rappelle Alexandre Pikaïev, expert en désarmement de l'Institut d'économie mondiale et de relations internationales de l'Académie russe des sciences. Sans satellites, les Américains seront tout simplement incapables de faire la guerre, ils seront aveugles et sourds".

Washington affirme qu'il n'y a aucun signe de course aux armements dans l'espace, et que par conséquent, les traités existants sont suffisants.

"Premièrement, l'administration Bush se montre en général réticente envers l'idée de contrôler les armements, explique M. Pikaïev. Deuxièmement, les Américains envisagent de déployer dans l'espace des systèmes cinétiques actifs, notamment des "brilliant pebbles", à savoir de "petites pierres" téléguidées capables de frapper les têtes de missiles. Citons encore le projet "Verges de Dieu" (Rods From God), des satellites projetant des cylindres de métal en direction de bunkers souterrains, qui sont détruits grâce à la vitesse colossale des projectiles".

Selon le scientifique russe, la mise en oeuvre de ces projets prendra au moins dix ans. Cependant, l'armée américaine utilise déjà des armes spatiales. Il s'agit du système ABM, universellement connu, et plus précisément des missiles intercepteurs basés au sol (GBI), qui seront déployés en Pologne et qui sont déjà en service en Californie et en Alaska. Techniquement, c'est un missile moyenne portée normal mais doté d'un compartiment pouvant accueillir une charge, tout comme le "tueur de satellites" chinois, mais qui est destiné à détruire des ogives en orbite.

Rares sont ceux qui pensent que les Etats-Unis signeront le nouveau traité, mais Moscou et Pékin semblent avoir autre chose en vue. Il s'agit d'une tentative pour sortir de l'impasse la Conférence de Genève, qui n'arrive même pas, depuis 2001, à dresser un ordre du jour, explique Alexandre Pikaïev. C'est également une tentative pour donner aux Etats-Unis l'image d'un Etat agressif qui poursuit le démantèlement du système du droit international. Ceci mettra Washington sur la défensive et en fera un objet de critiques massives, selon lui.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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