En possédant un tel bloc d'actions, la compagnie russe ne sera pas en mesure d'influer sur la prise des décisions, mais pourrait obtenir l'accès à l'information confidentielle sur le projet destiné à transporter le gaz de l'Asie centrale vers l'Europe en contournant la Russie.
L'accord entre Sourgoutneftegaz et l'autrichien OMV sur l'acquisition de 21,2% des actions de MOL a été finalisé la semaine dernière. MOL possède 16,6% du consortium Nabucco Pipeline réunissant OMV, l'allemand RWE, le turc Botas, le bulgare Bulgargaz et le roumain Transgaz.
Le chef du comité parlementaire hongrois pour les relations internationales Zsolt Nemeth a déclaré que l'achat par Sourgoutneftegaz des actions de MOL visait à obtenir l'accès à Nabucco. L'objectif du contrat est, selon lui, de limiter les investissements dans le projet et de donner la préférence au gazoduc concurrent South Stream, de Gazprom.
Le conflit éventuel d'intérêts dans le cadre de Nabucco ne fait qu'aggraver les tensions, provoquées par la vente des actions de MOL. Ayant payé 1,4 milliard d'euros pour cet actif, Sourgoutneftegaz a envisagé de raffiner son pétrole dans les raffineries hongroises. L'administration de MOL a cependant souligné qu'elle ne considérait la compagnie russe que comme un investisseur financier et a tout de suite annoncé son refus de payer les dividendes de 2008. De plus, MOL organisera le 23 avril une assemblée extraordinaire d'actionnaires qui examinera la question du changement des statuts de la compagnie afin d'obliger les détenteurs des actions à révéler leurs bénéficiaires.
Le ministère russe des Affaires étrangères a qualifié le 9 avril les déclarations des autorités hongroises de "politisation artificielle des actions des acteurs économiques". Valeri Nesterov de Troïka dialog fait cependant remarquer que Sourgoutneftegaz n'a pas pu prendre par lui-même la décision d'acheter une part de MOL à cause de la "position conservative traditionnelle envers l'acquisition des actifs en Europe".
Lev Snykov de VTB Kapital affirme que la Russie est incapable de bloquer la construction de Nabucco à l'aide de MOL. La seule chose que puisse faire Sourgoutneftegaz est de présenter un candidat au conseil des directeurs de MOL et obtenir par conséquent l'accès à l'information intérieure sur Nabucco.
Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.
