La Russie et l'Alliance atlantique n'ont pas réalisé de progrès substantiels dans leur coopération sur la mise en place d'un système de défense antimissile en Europe, a constaté mardi le représentant de la Russie auprès de l'Otan, Dmitri Rogozine.
"Pour le moment, il n'y a pas de progrès visibles dans le travail sur la défense antimissile européenne", a-t-il déclaré aux journalistes à l'issue d'une réunion du Conseil Russie-Otan à Bruxelles.
Selon le diplomate, l'Alliance n'a pas encore garanti à Moscou que son futur bouclier antimissile ne sera pas dirigé contre le potentiel stratégique russe.
M. Rogozine, qui préside le groupe interministériel chargé de coopérer avec l'Otan sur la défense antimissile, espère évoquer la question des garanties juridiques lors de la réunion du Conseil Russie-Otan au niveau des chefs de diplomatie en avril à Berlin et lors de la rencontre du Conseil au niveau des ministres de la Défense en juin à Bruxelles.
Début mars, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a invité les pays de l'Alliance à conclure un accord engageant les deux parties à ne pas utiliser leurs futurs boucliers antimissiles (ABM) l'un contre l'autre. Selon le ministre, un tel document pourrait constituer la base de la coopération en matière de défense stratégique.
L'idée d'engager la coopération en vue de créer un bouclier antimissile européen a été formulée en novembre 2010 lors du sommet Russie-Otan à Lisbonne. L'Alliance atlantique insiste sur la mise en place de deux systèmes de défense antimissile indépendants mais coordonnés: l'un russe, l'autre otanien. Moscou propose pour sa part de créer un système indivisible intégrant les dispositifs des deux parties.
