LE PROTOCOLE DE KYOTO EST DISCRIMINATOIRE PAR RAPPORT A LA RUSSIE

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MOSCOU, 3 octobre (RIA-Novosti). La ratification du Protocole de Kyoto par la Russie peut plonger le pays dans la misère. C'est ce qu'a déclaré, en substance, Andreï Illarionov, conseiller économique du Président, en intervenant vendredi lors d'une conférence de presse à Moscou.

"Si nous ambitionnons vraiment le doublement du PIB dans les dix ans qui viennent, l'accroissement annuel du produit intérieur brut ne doit pas être inférieur à 7,2%, a fait remarquer le conseiller économique du chef de l'Etat. Quoi qu'il en soit, la Russie devrait réduire environ de moitié sa production industrielle pour diminuer les rejets des gaz à effet de serre si elle se conformait au Protocole de Kyoto. Dans ce cas, l'accroissement annuel du PIB ne dépasserait pas 4,5% dans les dix ans à venir. Et si la Russie se conforme aux critères du Protocole de Kyoto jusqu'à 2050, sa croissance économique maximum chutera même jusqu'à 2,5%".

Pour reprendre Andreï Illarionov, le Protocole de Kyoto n'est pas lui-même suffisamment argumenté sur le plan scientifique et porte, somme toute, un caractère discriminatoire à l'égard de la Russie. "En outre, sans la participation des plus grandes puissances économiques, et plus précisément, des Etats-Unis et de la Chine, les restrictions imposées par le Protocole de Kyoto, ne seraient sans doute que très peu efficaces", est l'avis du conseiller économique du Président russe.

"Il s'avère en effet que les pays ayant ratifié le Protocole de Kyoto et ne répondant que d'un tiers de l'émission mondiale de gaz carbonique vont en réduire les rejets dans l'atmosphère, alors que les autres, dont les Etats-Unis qui répondent, à eux seuls, de 25% des rejets, ne se lient d'aucuns engagements en la matière", a signalé Andreï Illarionov.

A part cela, le conseiller économique de Vladimir Poutine a formellement démenti la thèse conformément à laquelle la Russie solliciterait des fonds considérables après la vente de sa partie des quotas sur les rejets de gaz à effet de serre. "La Russie n'en tirera pas d'avantages escomptés, tant que les Etats-Unis et la Chine n'adhéreront pas au Protocole de Kyoto. Sans leur participation, lesdits quotas ne coûteront pratiquement rien du tout. Bien plus, dans le contexte du développement industrielle, il peut bien se faire que la Russie puisse devenir non seulement un vendeur, mais aussi et surtout l'essentiel acheteur des quotas évoqués". Cela dit, le conseiller économique du Président russe a tenu à préciser que si le Protocole de Kyoto entre en vigueur, cela pourra affecter au premier chef les entreprises sidérurgiques, les industries consommant beaucoup d'énergie et des ouvrages énergétiques eux-mêmes.

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