Revue de la presse russe du 13 janvier IZVESTIA

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Le premier ministre Mikhaïl Kassianov aura maintenant la charge aussi bien de l'activité du gouvernement que de la politique anti-corruption, depuis qu'il a été nommé le chef du Conseil pour la lutte contre la corruption à la première réunion de ce nouvel organe institué auprès du président de la Fédération de Russie. Le Conseil aura vocation à perfectionner la législation et à "assainir" l'appareil de l'Etat, souligne le quotidien "Izvestia". Vladimir Poutine a exhorté ses membres à agir promptement et, évoquant l'ancienne expérience de lutte contre la corruption, les a mis en garde : "Nous n'avons pas besoin de propos creux et de campagnes bruyantes".

Les "Izvestia" citent plusieurs experts qui se prononcent sur la création du Conseil. "On a tenté plusieurs fois d'adopter une loi sur la lutte contre la corruption en Russie et chaque fois le projet a été avorté pour la seule et unique raison de l'absence de mécanisme d'application. Tant que la réforme administrative n'aura pas été menée à bien, tant que la rente administrative existera, tant qu'il n'y aura pas de salaire normal dans le secteur public, tant qu'il n'y aura pas de système judiciaire digne de ce nom, toute lutte contre la corruption ne cessera de se ramener à une activité virtuelle", a déclaré Dmitri Orlov, directeur adjoint du Centre des technologies politiques.

"Malheureusement, la corruption est l'exécutant intérimaire du dispositif de partage des pouvoirs et des ressources qui continue à fonctionner en Russie, estime Dmitri Orechkine, chef du groupe analytique "Merkator". Tant qu'un mécanisme remplaçant vraiment les rapports de corruption n'aura pas été mis en place, la lutte contre la corruption revient à une lutte contre les réalités de la vie et de l'économie. C'est pourquoi elle est vaine".

A juger par les résultats de nos sondages, de plus en plus d'hommes d'affaires estiment que la corruption est un bien pour la Russie et que sans la corruption il est impossible de travailler réellement dans le contexte de notre économie. On cite même cette métaphore : la corruption est comme un corps lubrifiant entre deux mécanismes en frottement, les milieux d'affaires et la bureaucratie. Sans ce graissage, rien ne pourra tourner. Tant que nous aurons ce genre de métaphores, tant que les hommes d'affaires considéreront de cette manière la corruption, rien ne changera dans le pays", a déclaré aux "Izvestia" le vice-président de la fondation "Indem" Vladimir Rimski.

KOMMERSANT

Le ministre de la Défense, Serguéi Ivanov, a entrepris un voyage de travail de trois jours en Sibérie. A la différence des inspections traditionnelles du chef militaire ce déplacement de Monsieur Ivanov a un caractère socio-politique nettement prononcé. Le ministre rencontrera des anciens combattants et des responsables des médias régionaux et tiendra une réunion à laquelle tous les gouverneurs de la Région fédérale de Sibérie prendront part.

Au ministère de la Défense, on a déclaré au "Kommersant" que ce voyage n'avait rien à voir avec la campagne électorale de Vladimir Poutine. Cependant, l'interlocuteur du quotidien a reconnu que la nouvelle formule de visite ministérielle déborde visiblement le cadre de l'action ministérielle et a une connotation politique. Quant à savoir si cela n'augure pas une éventuelle promotion de Serguéi Ivanov après la présidentielle, par exemple au poste de vice-premier ministre ou de chef du gouvernement, la réponse des représentants de son appareil est évasive : on le saura avec le temps.

Le "Kommersant" rappelle qu'au cours de la rencontre du ministre avec la presse, vendredi dernier, un journaliste, faisant allusion au fait que Serguéi Ivanov passait pour l'un des éventuels successeurs de Vladimir Poutine en 2008, a raconté qu'une voyante avait déclaré récemment qu'un homme portant le nom d'Ivanov serait sans faute président de la Russie. Le ministre, philosophe, s'est borné à cette remarque : "D'après la théorie des probabilités, cela doit certainement se produire un jour".

TROUD

La visite officielle en Mongolie est le premier voyage à l'étranger depuis le début de l'année du chef de la diplomatie russe Igor Ivanov. Personne ne niera aujourd'hui, rappelle le quotidien, que dans les années 90 les deux pays voisins avaient cessé d'entendre l'un et l'autre et de se comprendre. L'an dernier, les investissements russes dans l'économie mongole se sont montés à près de 100 millions de dollars, après la Chine, la Corée du Sud et le Japon.

A en croire la presse mongole, poursuit le journal, "les Mongols projettent de lutter contre le terrorisme international sous la direction des Etats-Unis". A la demande de Washington, Oulan-Bator a même envoyé plusieurs dizaines de ses soldats en Irak.

A la veille de l'arrivée d'Igor Ivanov, un des journaux locaux a rappelé aux Mongols leurs vieilles offenses. Nul n'ignore que des unités de l'armée soviétique étaient cantonnées sur le territoire de la Mongolie. Les autorités du pays ont exigé de Moscou de réparer le préjudice que "les chars russes ont causé au milieu naturel unique du pays". Le premier ministre, Nambaryn Enkhbayar, a ainsi commenté la situation dans une interview à Troud : "Le problème demeure et nous n'avons pas peur d'en débattre. Mais, croyez-moi, vous n'avez pas posé la question la plus intéressante pour nous. Pour les Mongols, il est plus important de savoir si la production mongole (la viande, le duvet de chèvre, les articles de cachemire)peut trouver des débouchés sur le marché russe."

GAZETA

Le groupe parlementaire du parti de Russie unie a eu dans la nouvelle Douma la majorité constitutionnelle qui lui est nécessaire. Depuis l'adhésion de l'ancien rival de Russie unie, Guennadi Raïkov, avec son Parti du peuple, le groupe compte plus de 310 députés. La première chose que projette d'accomplir ce groupe de la majorité constitutionnelle, poursuit Gazeta, est de mettre sous son contrôle tous les comités de la chambre basse. Et cela aura lieu dès aujourd'hui. Les communistes, les libéraux démocrates et les députés du bloc de la Patrie ne sont même pas invités à ce "partage", cas sans précédent dans l'histoire de la Russie moderne, souligne le quotidien.

Même les fonctionnaires de Russie unie ont du mal à indiquer le nombre exact des parlementaires qui font partie du groupe. Celui-ci a crû grâce à des députés indépendants et à des transfuges d'autres partis.

Les projets de Russie unie d'établir son contrôle sur la totalité des comités provoque la colère des "oubliés". Dmitri Rogozine, vice-président de la Douma du bloc de la Patrie, ironise : "La jeune fille est si grasse qu'elle occupe tous les sièges à la fois. Cela peut nuire à sa santé".

NEZAVISSIMAIA GAZETA

La monnaie américaine se déprécie à vue d'oeil. La chute semble s'accélérer et ne devrait pas s'arrêter à brève échéance. Pour la Russie, souligne le journal, cette évolution - très probable, d'ailleurs - devrait être une surprise. Et une surprise très désagréable. Pratiquement toutes les réserves russes sont libellées en dollars ou investies dans des créances publiques américaines. Et pourtant, malgré cette dégringolade du billet vert qui dure depuis des mois, poursuit le quotidien, les autorités financières russes poursuivent leur politique d'accumulation de fonds. Au début de l'année, les réserves de change de la Banque de Russie se montaient à 77 milliards de dollars, et la majeure partie de ces réserves, près de 70%, est justement en dollars US. Même si la Banque cesse d'accroître rapidement le volume de ses réserves - autrement dit, en permettant au rouble de se fortifier encore - et d'acheter l'excédent de dollars sur le marché, la Russie essuiera des pertes financières considérables suite à la baisse de la monnaie américaine sur les places internationales.

Mais la Banque de Russie ne projette pas d'apporter de changements notables à la structure de ses réserves or-devises, et cela répond parfaitement à l'esprit du gouvernement en place, fait observer le journal. Le cabinet refuse d'accomplir des pas non triviaux et préfère agir en typique ménagère qui dépense l'argent quand il y en a peu et l'épargne quand il y en a beaucoup.

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