Revue de la presse russe du 30 décembre

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MOSCOU, RIA Novosti

Kommersant

Les relations entre la Russie et l'Occident se sont durcies

Au cours de l'année qui s'en va la Russie s'est efforcée de récupérer son statut de grande puissance. Du moins en changeant la tonalité de ses déclarations et sa position à l'égard d'autres pays et des organisations internationales, notamment de l'Union européenne, de l'OSCE et de l'OTAN.

Cependant, le durcissement de la ligne de Moscou n'a pas eu l'effet qu'il escomptait, souligne le quotidien "Kommersant". Il ne s'agit pas tout simplement de la croissance considérable du nombre des déclarations critiques adressées au Kremlin par les principaux hommes politiques occidentaux. Ce facteur quantitatif est près de provoquer un changement qualitatif dans l'approche générale adoptée par l'Occident face à la Russie.

Les relations bilatérales de la Russie avec les plus grands pays occidentaux ont toujours l'air parfaitement rassurant. Mais la critique qui s'amplifie contre le Kremlin a pour effet que de nombreux leaders occidentaux, partenaires et amis du président russe, risquent de se retrouver au-delà de la limite où se profile le danger qui les menace de perte (à cause du conflit avec l'opinion publique) de leur poste de président ou de premier ministre.

A la fin de l'année, l'Occident a dessiné en grandes lignes son approche de la Russie. Elle consiste à ne pas laisser passer inaperçus les piques de Moscou, à y répondre en des termes dures, à le remettre à sa place, à le corriger sans pour autant pousser l'affaire jusqu'à la confrontation. Et l'essentiel, à continuer sa politique actuelle tous azimuts, en premier lieu dans l'espace post-soviétique où l'année 2004 a été marquée par la tendance à l'éviction de la Russie.

La Russie a perdu la bataille pour l'Ukraine. Elle a transformé elle-même la campagne électorale ukrainienne en un combat singulier à l'issue duquel un coup grave a été porté à ses positions non seulement en Ukraine mais dans tout l'espace de l'ancienne Union Soviétique.

Dans les secteurs où la politique extérieure a été menée par des méthodes plus traditionnelles, le bilan de l'année est plutôt positif pour la Russie. Elle est parvenue à résoudre définitivement le problème territorial qui existait depuis les 300 ans des relations avec la Chine, en signant un protocole sur le règlement du dernier litige frontalier. Elle a élargi la géographie de sa politique extérieure au cours des visites du président Poutine au Brésil et au Chili et pendant celle du président vénézuélien Hugo Chavez en Russie, qui ont abouti à la conclusion d'accords économiques.

Vedomosti

2004 ou l'année des plus terribles attentats jamais perpétrés dans la Russie moderne

Au cours de l'année qui s'en va, plus de 500 personnes ont été tuées dans des attentats perpétrés en Russie hors des frontières de la Tchétchénie. Les attaques des terroristes ont pris au dépourvu les structures de force (défense, intérieur, sécurité, etc.), les services publics et l'ensemble de la société, constate le quotidien "Vedomosti". La direction politique du pays a constaté que le système de gestion civile et militaire au Caucase du Nord n'avait pas été en mesure de faire face aux défis terroristes et a entrepris sa réforme radicale.

Dès le lendemain de la tragédie de Beslan le président Vladimir Poutine a nommé Dmitri Kozak, l'un de ses proches compagnons, à la tête du District fédéral Sud, l'investissant d'attributions supplémentaires. Des groupes antiterroristes opérationnels appuyés par des unités spéciales des troupes de l'intérieur ont été mis en place dans les régions du Caucase du Nord. Ce qui signifie que Moscou ne fait pas confiance aux structures de force locales.

Toutefois, cette année les terroristes ne sont parvenus à aucun objectif tant soit peu important. L'assassinat d'Akhmad Kadyrov n'a pas déstabilisé la situation en Tchétchénie. L'attentat de Beslan n'a pas relancé le conflit osséto-ingouche. Si les attentats perpétrés dans le métro ont dans une certaine mesure érodé le crédit du pouvoir, ils n'ont pas suscité une vague de protestation contre le gouvernement comme celle que l'on avait observée au mois de mars après les attentats en Espagne.

Le pouvoir a correctement cerné la raison première des succès des terroristes, à savoir la crise du système de gestion au Caucase du Nord. Remettre de l'ordre dans cette région est un objectif stratégique de 2005.

Le 6 février, 39 personnes ont été tuées dans un attentat dans le métro de Moscou. Le 9 mai, l'explosion d'une machine infernale au stade de Grozny a tué sept personnes, dont le président de la Tchétchénie, Akhmad Kadyrov. Le 22 juin, 88 personnes ont trouvé la mort au cours d'une attaque lancée contre l'Ingouchie par les terroristes. Le 21 août, un coup de main réalisé par les terroristes à Grozny a coûté la vie à 78 personnes. Dans la nuit du 24 au 25 août, un Tu-134 et un Tu-154 plastiqués par des terroristes se sont écrasés au sol avec leurs 89 passagers. Le 31 août, 10 personnes ont été tuées dans une explosion près de la station de métro "Rijskaïa" à Moscou. La prise d'otages dans l'école de Beslan (1-3 septembre) s'est soldée par 338 morts.

Vrémia novostéi

Le gouvernement entre en 2004 sans une politique économique concrète

Dressant le bilan de l'année qui s'en va le gouvernement russe ferait bien de se positionner une nouvelle fois dans la structure actuelle du pouvoir exécutif. De l'avis de nombreux observateurs, les membres du gouvernement de Mikhaïl Fradkov se rendent parfaitement compte que la réorganisation de mars n'a abouti à la formation d'une équipe unie, écrit le quotidien "Vrémia novostéi". Si auparavant, à l'époque du premier ministre Mikhaïl Kassianov (mai 2000 - février 2004) les divergences dans le gouvernement s'expliquaient par les relations personnelles compliquées de ses membres, aujourd'hui elles ont un caractère idéologique.

Mikhaïl Fradkov, bon économiste, administrateur fort de l'expérience soviétique, d'une part, et Guerman Gref, libéral inébranlable, d'autre part, n'arrivent toujours pas à s'entendre sur la politique économique à adopter. Que le gouvernement n'ait pas de politique économique concrète, Guerman Gref, auteur des réformes, le reconnaît ouvertement : "Nous n'avons pas de politique économique !"

D'ailleurs, l'absence d'une ligne économique compréhensible n'est pas seulement la faute au gouvernement. En fait, il n'a pas le droit de la définir. C'est le Kremlin qui reste le centre de prise de nombreuses décisions économiques, sinon de toutes les décisions clefs. En ce qui concerne le gouvernement, il a plutôt des fonctions techniques, celle d'un centre de recherches chargé d'analyser et de décrire les perspectives économiques.

Le gouvernement marque le Nouvel An dans le contexte de bruits de plus en plus intenses sur d'éventuelles permutations de cadres, sur le travail peu efficace du gouvernement restructuré, sur la dégradation de la plupart des indices macro-économiques pour des raisons politiques. C'est-à-dire pour des raisons indépendantes de l'actuel gouvernement de la Russie.

Kommersant

VympelKkom est sûr de ne pas connaître le même sort que Ioukos

La compagnie VympelKom, numéro deux du réseau cellulaire téléphonique en Russie, a annoncé mercredi les résultats préliminaires du contrôle de sa comptabilité fiscale pour 2002. Un bilan favorable pour la compagnie puisque le montant du redressement fiscal n'est que de quelque 21 millions de dollars, écrit le quotidien "Kommersant".

Cette somme est bien moins élevée que le redressement fiscal pour 2001 (157 millions de dollars), aussi le marché des valeurs a-t-il réagi positivement à la nouvelle: après l'ouverture de la séance à la bourse des valeurs de New York (NYSE) l'action ADR VympelKom enregistrait une hausse de 10 pour cent.

Le service de presse de la compagnie souligne que l'acte contenant les conclusions préliminaires se rapportant à 2002 ne met pas en doute le montant des déductions de la base imposable des sommes versées par VympelKom à sa filiale Impouls dans le cadre des rapports d'agents. Les services fiscaux laissent ainsi entendre qu'ils ne formulent plus de réclamations en ce qui concerne la partie "dépense" de la comptabilité de l'opérateur cellulaire. Par conséquent, il n'y a plus à craindre que les événements autour de la compagnie évoluent selon un scénario Ioukos.

Cependant, les analystes font remarquer que cette inconséquence est inhabituelle chez les services fiscaux. Il est étrange de parler d'un redressement fiscal de 157 millions de dollars pour 2001 pour ensuite annoncer la somme de 21 millions pour l'année suivante, relève Nadejda Goloubieva, experte de la société d'investissement "Aton". La situation est loin d'être éclaircie et sur le marché on ne trouve aucun indice montrant que VympelKom a réglé ses problèmes avec les agents du fisc. Ce qui est probable, c'est que cette compagnie s'emploie à montrer que tout est en ordre dans sa comptabilité.

Mercredi le ministre russe des Technologies de l'information, Léonide Reïman, avait exprimé l'espoir que VympelKom continuerait de se développer.

Vedomosti

En 2004 les Russes ont activement acheté des voitures étrangères

L'année 2004 s'achève par un résultat sensationnel sur le marché de l'automobile russe : selon les prévisions des experts, pour la première fois les producteurs étrangers réaliseraient des ventes plus importantes, en valeur exprimées, que leurs concurrents russes. La demande incessante de voitures étrangères a incité de nouveaux producteurs mondiaux à réfléchir sur des projets d'assemblage de leurs voitures en Russie.

Toyota Motors a expliqué au quotidien "Vedomosti" que son plan de vente de 2004, portant au début sur 30 000 voitures, avait été augmenté jusqu'à 40 000 durant l'année et pourtant les ventes seraient encore plus importantes.

Les revendeurs n'ont pas encore dressé le bilan définitif mais les experts publient déjà des prévisions sensationnelles. D'après un partenaire du cabinet Price WaterHouse Coopers, Stanley Roote, cette année les ventes de voitures étrangères neuves, y compris celles assemblées en Russie, dépasseront le cap des 9 milliards de dollars pour constituer, pour la première fois, la moitié du chiffre d'affaires du marché de l'automobile russe. L'expert estime que le bilan de cette année serait de 280 000 voitures d'importation neuves et de 120 000 voitures de marques étrangères assemblées en Russie tandis que la croissance des ventes des producteurs russes ne serait pas importante : celles-ci passeraient de 870 000 à 880 000 voitures.

Les analystes du groupe financier OuralSib soulignent que le niveau de vie en Russie s'améliore et la population préfère acheter des voitures étrangères. Autant dire que l'année prochaine également les producteurs étrangers augmenteront leurs ventes de plus de 50%. Cette année, ils n'étaient pas prêts à réaliser cet exploit et les automobilistes qui cherchaient les modèles les plus populaires ont dû en attendre les arrivages pendant des mois.

Les producteurs étrangers trouvent le marché russe très prometteur. Cette année, beaucoup d'entre eux ont déclaré leur volonté de lancer l'assemblage en Russie. Les Usines G.A.Z. sont entrées en négociation avec Nissan et Mahindra pour étudier la possibilité d'installer une unité d'assemblage dans le Nord-Ouest du pays. Leur exemple est suivi par DaimlerChrysler qui est en négociation sur un projet d'assemblage de Mercedes. Volkswagen s'apprêtait à signer en décembre un mémorandum sur la construction d'une usine en Russie mais a reporté l'affaire au début de 2005. La société coréenne SangYong Motor Company a déjà conclu un accord de licence sur la production de tous terrains Rexton en Russie.

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