Revue de la presse russe du 14 mars

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MOSCOU - RIA Novosti

Novye izvestia

A quoi est due la baisse de la cote de popularité du président?

Il y a un an, le 14 mars 2004, Vladimir Poutine avait été réélu pour un second mandat présidentiel. Cependant, les sondages révèlent que l'attitude des Russes à l'égard du travail du président est aujourd'hui beaucoup moins optimiste, écrivent les Izvestia.

Selon la fondation "Opinion publique" (FOM), il y a un an la cote de popularité du président était au plus haut. Au plus fort de la campagne présidentielle 48 pour cent des Russes jugeaient "excellent" le travail réalisé par Vladimir Poutine. D'un autre côté, à cette époque 7 pour cent seulement des personnes interrogées - le taux le plus bas jamais enregistré - estimaient que le chef de l'Etat travaillait "très mal".

Toutefois, dès le mois de janvier 2005 (alors que les manifestations contre la monétisation des avantages en nature battaient leur plein), les Russes n'étaient plus que 32 pour cent à juger "excellent" le travail accompli par Vladimir Poutine, un chiffre qui est même tombé à 31 pour cent à la mi-février, le plus mauvais score réalisé depuis qu'il est à la tête de l'Etat. Ceux qui critiquent son activité sont désormais 17 pour cent.

Stanislav Belkovski, directeur de l'institut de stratégie nationale, pense que cette baisse de popularité de Vladimir Poutine est liée au fait que ce n'est pas un politique dans l'âme. Pour lui la politique est un assortiment de possibilités offertes par l'association économie/force. Or, les politiques ont leurs lois, en particulier celle consistant à susciter l'affection populaire et à la gérer. Aujourd'hui Vladimir Poutine a dépensé une importante partie de son potentiel et a cessé d'être le président des espoirs. Maintenant il est davantage un leader que l'on tolère. Et qui restera au pouvoir tant que l'on ne verra pas apparaître une alternative à sa personne.

Le problème du président réside dans le fait que le pays n'a plus le même ordre du jour, dit le directeur de l'Institut d'études politiques, Sergueï Markov. Lors du premier mandat l'objectif essentiel était de rétablir l'entité de l'Etat. Pour ce faire il fallait avoir une position rigoureuse à l'égard de la Tchétchénie et des oligarques. Une position défendue par la population. Maintenant que cette tâche a été menée à bien, l'ordre du jour n'est plus le même. Mais étant donné qu'il a perdu la plus grande partie de ses ressources de dialogue avec la société, le Kremlin semble ne pas s'en rendre compte.

Finansovye izvestia

Selon l'Espagne, IOUKOS financerait la criminalité internationale

A la fin de la semaine dernière, la police espagnole a mis à jour la plus grande escroquerie financière de l'histoire du pays: 41 personnes suspectes de blanchiment de 250 millions d'euros, dont des ressortissants russes et ukrainiens, ont été arrêtées. IOUKOS figure parmi les principaux suspects, font savoir les Finansovye Izvestia.

D'abord, l'argent destiné à être blanchi parvenait sur le compte d'une firme néerlandaise, ensuite, sur celui du bureau d'avocats " Del Valle Abogados " qui se trouve dans la station de cure de Marbella.

"La compagnie IOUKOS a probablement blanchi son argent en Espagne et l'a investi dans l'immobilier sur le littoral de la Costa del Sol. Par l'intermédiaire de plusieurs compagnies, l'argent de IOUKOS a été illégalement transformé en investissements dans l'immobilier", a déclaré Valentin Baut, chef du service de lutte contre la drogue et le crime organisé de la police de la région de la Costa de Sol, qui a dirigé l'équipe d'enquête sur l'affaire du blanchiment de capitaux.

On sait que IOUKOS était l'un des clients les plus importants de la compagnie néerlandaise et du bureau d'avocats espagnol.

IOUKOS a démenti les informations des médias espagnols.

"C'est du délire, a déclaré le porte-parole de la compagnie Alexandre Chadrine. C'est comme si l'on affirmait que nous avons blanchi de l'argent sur Mars".

Comme il ressort des premiers interrogatoires, une partie de l'argent blanchi a été consacrée au financement de groupes criminels internationaux spécialisés dans le trafic de drogue et la contrebande d'armes.

Vedomosti

Le plus grand placer sibérien sera-t-il vendu aux enchères?

Le ministère russe des Ressources naturelles a apporté des précisions à la liste des gisements qui seront vendus aux enchères cette année. Dans la liste renouvelée le plus important placer sibérien Soukhoï Log (1 029 tonnes) ne figure toujours pas, annonce le quotidien Vedomosti.

La vice-gouverneure de la région d'Irkoutsk, Irina Doumova, a déclaré que Soukhoï Log pourrait être vendu cet été. Qu'il soit absent de la liste précisée du ministère des Ressources naturelles ne veut rien dire. Elle peut toujours être remaniée avant la fin de l'année.

Les sociétés étrangères ne seront admises aux enchères qu'en qualité de "partenaires cadets" de sociétés russes, c'est-à-dire d'entreprises conjointes dont elles ne possèdent pas plus de 49% du capital social. Les investisseurs russes sont prêts à faire preuve de patience. Ainsi que l'a déclaré la représentante de Norilski Nickel, Elena Chtcherbinina, sa société s'apprête à participer aux enchères.

Le retard de la vente n'a pas d'effet positif sur l'attitude des investisseurs étrangers, estime le directeur général du groupe Polimetal, Vitali Nessis.

Le moment est le plus propice pour vendre les gisements d'or : les principaux prétendants ont actuellement beaucoup de fonds disponibles, a fait remarquer Denis Nouchtaev, de la société Metropole. A son avis, l'Etat pourrait demander 900 millions de dollars pour la licence d'exploitation de Soukhoï Log.

L'attaché de presse du ministère des Ressources naturelles, Rinata Gizatoullina, a annoncé que la liste des gisements était à l'étude au ministère du Développement économique et du Commerce. La liste précisée comporte 180 nappes pétrogazières et 65 gisements importants de matières solides.

Le gisement de gaz de Tchaïanda (Yakoutie), se rapportant aux catégories C1+C2 (ses réserves sont estimées à 1 241 milliards de m3 de gaz et à 50 millions de tonnes de pétrole), doit être mis en vente en mai. Dans le district autonome des Nénets, ce sera le cas des gisements de pétrole Titov (75,6 millions de tonnes) et Trebs (82,5 millions de tonnes) et quatre réservoirs de la province centrale de Khorever (95,8 millions de tonnes). Ces actifs doivent être mis en vente en septembre et octobre, d'après un fonctionnaire du ministère des Ressources naturelles.

Gazeta

L'Inde multiplie ses projets pétrogaziers en Russie

Le groupe indien ONGC tourne son regard vers encore un projet en Russie. Il s'agit du gisement de gaz de Kovykta dans lequel il est disposé à investir plus de 6 milliards de dollars, informe le quotidien Gazeta.

Au début de l'année, New Delhi a donné son aval à ONGC pour acheter une part de Iouganskneftegaz, ancienne entreprise de Ioukos. Le groupe indien était prêt à débourser jusqu'à 2 milliards de dollars pour 15% du capital social de cette entreprise. Un peu plus tard, il a promis d'accorder 4 milliards de dollars de crédit à Rosneft.

Ces projets ont étonné TNK-BP, principal actionnaire de RUSSIA Petroleum qui est propriétaire du droit à la mise en valeur de Kovykta. Comme cette dernière société n'a pas de problème financier, il est peu probable qu'ONGC puisse l'intéresser comme partenaire financier, estime une analyste de la société d'investissement Finam, Maria Radina.

Au début, RUSSAI Petroleum envisageait de transporter le gaz de Kovykta vers la Chine et la Corée du Sud. Il fallait donc construire un gazoduc. Mais Gazprom estime que tout le gaz de Sibérie orientale doit être transporté par un seul canal d'exportation, autrement dit par les réseaux du monopole gazier.

Selon l'une des dernières versions proposées, le gaz de Kovykta pourrait être utilisé pour subvenir aux besoins du marché intérieur, notamment pour approvisionner la région d'Irkoutsk.

Peut-être l'Inde voudrait-elle profiter de l'incertitude qui se maintient quant aux livraisons de gaz de Kovykta et tenter de se les attirer. Ses experts évaluent la construction d'un gazoduc allant jusqu'à l'Inde à 6,5 milliards de dollars (autant qu'ONGC est prêt à investir dans le gisement de Kovykta). Les analystes russes trouvent cette somme sous-estimé et évaluent, eux, la construction d'une telle canalisation à 10 milliards de dollars environ. Un expert de la société Sovlink, Lev Snykov, estime que s'il fallait construire ce gazoduc, il faudrait que ce soit une dérivation piquée sur la canalisation allant vers la Chine. Dans ce cas, ONGC aurait à s'entendre aussi avec Pékin. D'après l'expert, la participation du groupe indien au projet de Kovykta ne devrait pas être considérée du point de vue des livraisons de gaz : ce serait plutôt une tentative de l'Inde de se fixer dans un nouveau projet en Russie.

Vremia novostei

Total n'arrive pas à s'adapter à la Russie

Total, deuxième corporation pétrogazière privée dans le monde par son envergure, continue à essuyer des ennuis en Russie. Elle ne réussira probablement pas à acquérir le paquet de blocage des actions de NOVATEK, grand producteur indépendant russe de gaz, estime Vremia novostei.

Dès que la transaction a été approuvée par le président français Jacques Chirac et le Service fédéral antitrust (FAS) a soumis au gouvernement un projet de décision favorable, les dirigeants de NOVATEK ont déclaré qu'ils voudraient revoir le prix des actions. Comme l'a expliqué un des top-managers de la compagnie, l'évaluation des actions de NOVATEK a été effectuée il y a plus de 15 mois, mais les indices financiers et industriels de NOVATEK s'accroissent plus vite que cela n'a été prévu.

Un bref rappel de l'histoire de courte durée de la présence de Total en Russie témoigne que cette compagnie n'arrive pas à s'entendre avec les autorités. Le projet d'exploitation du gisement de pétrole de Khariaguino a été un objet du litige international entre Total et le gouvernement russe. De plus, Total est en conflit avec "Rosneft" sur la part à obtenir dans le projet d'exploitation du gisement de Vankor.

Tout cela ne donne pas à Total de raisons de bénéficier de la bienveillance des organes d'Etat russes, d'autant plus à la lumière des dernières initiatives du ministère des Ressources naturelles visant à restreindre l'accès des compagnies étrangères au sous-sol.

Qui plus est, "Gazprom" a accueilli sans enthousiasme, modérément parlant, l'apparition d'un investisseur stratégique étranger à NOVATEK.

Cependant, après que Jacques Chirac eut écrit en février une lettre à Vladimir Poutine lui demandant d'accélérer l'approbation de la transaction, il est devenu plus compliqué de la traîner en longueur au niveau des organes d'Etat. En ce sens, la nouvelle position occupée par NOVATEK aux pourparlers est très convenable pour les autorités russes. Ces derniers temps, la compagnie enregistre effectivement un accroissement impressionnant de ses indices financiers et industriels.

Gazeta/Vedomosti

Le président du Tatarstan restera à son poste jusqu'en 2010

Selon toute probabilité, le président du Tatarstan, Mintimer Chaïmiev, restera dans ses fonctions jusqu'en 2010. Celui qui avait tant critiqué la loi sur la nomination des chefs de région a changé d'avis et le 9 mars il a demandé l'appui du président Vladimir Poutine. Le représentant du chef de l'Etat dans le District fédéral de la Volga, Sergueï Kirienko, est persuadé que le président ira au-devant de Mintimer Chaïmiev qui en est déjà à son quatrième mandat. Ce thème est débattu dans les pages des quotidiens Gazeta et Vedomisti.

De l'avis des experts, les derniers événements - la destitution du gouverneur du district autonome des Koriaks (faisant partie de la région du Kamtchatka), Vladimir Loguinov, et la confiance manifestée à Mintimer Chaïmiev sont étroitement liés. Le Kremlin montre les nouvelles règles régissant les rapports entre le centre et les régions: si vous vous montrez réguliers, nous vous conserverons vos postes et inversement, relève le directeur général du centre des technologies politiques, Igor Bounine.

Un nouveau mandat de Mintimer Chaïmiev ne contredirait pas l'arrêté de la Cour constitutionnelle (CC) prononcé au mois de juillet 2002 et interdisant aux chefs de région d'être élus plus de deux mandats d'affilée. Toutefois, a indiqué un juge de la CC qui a requis l'anonymat, le document tenait compte des mandats entamés après octobre 1999. Or, Mintimer Chaïmiev n'en compte qu'un, celui commencé en mars 2001. Par conséquent, le nouveau mandat de Mintimer Chaïmiev peut être considéré comme le deuxième, a dit pour résumer le juge.

Pour les experts, afin d'obtenir l'appui du Kremlin Chaïmiev a dû renoncer à une extension des attributions de la république dans le nouveau traité avec le centre. Selon une source proche du gouvernement du Tatarstan, après les négociations au Kremlin le document a passablement été amputé et maintenant il revêt un caractère presque symbolique". Ainsi, il a été refusé à la république d'introduire l'alphabet latin pour l'écriture de la langue nationale. Par contre, le Tatarstan peut sans en référer au centre introduire un impôt différencié sur l'extraction des matières premières minérales, a ajouté la source.

Dmitri Badovski, expert de l'Institut des systèmes sociaux, est persuadé que le traité sera un document cadre et montrera aux autres républiques nationales le nouveau modèle de leurs rapports avec le centre fédéral. Les concessions de Mintimer Chaïmiev lors de la conclusion du traité seront substantielles.

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