Revue de la presse russe du 4 avril

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MOSCOU, RIA Novosti

Vremia novosteï

L'UE et la Russie se concertent sur la création des "quatre espaces communs"

Le 1er avril, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rencontré à Luxembourg la "troïka" des Gazeta.Ru dirigeants européens. La rencontre avait pour objectif de concerter avec la partie russe les plans d'action conjoints visant à former les "quatre espaces communs" entre la Russie et l'Union européenne : espace économique, celui de sécurité intérieure et extérieure et espace culturel, rappelle le quotidien Vremia novosteï.

Selon l'UE, ces "espaces communs" sont censés lier l'Europe et la Russie par un programme de coopération à long terme.

A l'heure actuelle, le travail sur les quatre espaces traverse une phase décisive. Dans ce travail, Bruxelles, à la différence de la Russie, privilégie la création d'un espace économique commun. L'Union européenne n'a toujours pas de moyens musclés pour influer sur ses partenaires, les leviers économiques demeurant le principal instrument d'influence dans la politique extérieure.

La question est cependant de savoir de quelle qualité est cette intégration. L'UE se rend compte que la Russie n'est pas prête à un rapprochement réel. Mais les deux parties s'empressent de signer les documents formels relatifs aux "espaces communs", bien que l'accord existant Russie-UE n'expire qu'en 2007.

On entend dire que l'accord sur les "espaces communs" ne sera qu'un document intermédiaire prévu pour deux ou trois ans. Une telle approche semble être naïve. Le "plan d'action conjoint" sera un programme de rapprochement à long terme.

L'Union européenne ajustera son nouvel accord "universel" avec la Russie pour l'après-2007 à celui sur la création des "espaces". Le projet de nouvel accord sera rédigé à Bruxelles compte tenu des intérêts de l'Union européenne et de son économie.

Le processus de préparation des "plans d'action conjoints" se caractérisait par l'absence de l'ouverture. Les structures administratives russes et européennes envisagent leur avenir commun sans consulter leurs "employeurs", c'est-à-dire, les citoyens de Russie et d'Europe unie. Il y a lieu d'appréhender qu'elles n'aient à appliquer ces accords en toute indépendance.

Gazeta

Gazprom peut déboucher sur le marché européen du pétrole

Gazprom projette d'acheter 11,8% du groupe pétrolier MOL au gouvernement hongrois. Ce marché peut lui ouvrir la porte du marché européen du pétrole. MOL possède 500 pompes à essence en Hongrie, en Slovaquie et en Roumanie, ainsi que plusieurs raffineries, informe le quotidien Gazeta.

Le gouvernement hongrois vend depuis deux ans déjà ses actions de MOL estimés à 700-800 millions de dollars. Les principaux acquéreurs étaient, d'après les experts, Gazprom et Ioukos. Le géant gazier russe trouvait le groupe pétrolier hongrois intéressant parce qu'il était un gros consommateur de gaz russe et propriétaire de réseaux de distribution en Hongrie. Quant à Ioukos, MOL a coopéré avec ou dans la mise en valeur du gisement de pétrole de Zapadni Malobalyk. Gazprom participait à cette époque-là à un projet plus intéressant, à la privatisation de la société gazière grecque DEPA. Ioukos, peu après, a cessé d'intéresser les investisseurs.

En automne 2003, MOL a signé un accord de coopération avec le groupe pétrolier polonais PKN Orlen, les deux sociétés projetant de s'allier en perspective. Mais au printemps dernier le projet de fusion s'est retrouvé dans une impasse. Les autorités polonaises pensaient que Ioukos était un des actionnaires de MOL et pouvait posséder 10% des actions de la société hongroise. Comme la Pologne n'approuve pas la présence de capitaux russes dans ses industries stratégiques, le volet gazier de MOL a été acheté par E.ON Ruhrgas. Cette transaction dont le coût se monte à plus de 2 milliards de dollars doit être achevée dans la première moitié de l'année en cours. A l'heure actuelle, Gazprom négocie avec E.ON Ruhrgas la possession en commun de ces actifs et souhaite toujours devenir actionnaire de MOL.

De l'avis d'un expert de la société d'investissement Prospekt, Dmitri Manguilev, le paquet d'actions de MOL se monte à 500 millions de dollars environ.

Ainsi que le souligne une analyste de la société d'investissement Finam, Maria Radina, l'acquisition d'un part de MOL permettra à Gazprom d'amplifier sa présence sur le marché européen du gaz et de déboucher sur le marché du pétrole et des produits pétroliers.

Gazeta.ru

Seulement 13 compagnies russes figurent parmi les 2 000 plus grands groupes mondiaux

La revue américaine Forbes a publié la nouvelle liste de 2 000 grandes compagnies du monde. En un an, la présence russe sur cette liste ne s'est accrue que d'une ligne, écrit Gazeta.ru.

Si, dans le monde entier, les premières places sont occupées par des compagnies bancaires et d'assurances suivies des compagnies du pétrole et du gaz comme ExxonMobil, Royal Dutch/Shell et British Petroleum, en Russie, la situation est diamétralement opposée: la plupart des positons sont occupées par des compagnies spécialisées dans les matières premières.

Le prix du baril du pétrole bat de nouveaux records (vendredi, à la fin de la séance à la bourse de marchandises de New York, le prix du baril s'est élevé à 57,27 dollars), les analystes de Goldman Sachs n'excluent pas qu'il puisse atteindre 105 dollars, c'est pourquoi les compagnies russes n'ont pas de sens de changer d'orientation.

Les experts doutent que la situation puisse changer considérablement sous peu en Russie et que de gros bénéfices soient apportés par les compagnies qui ne sont pas spécialisées dans les secteurs pétrogazier et de l'extraction.

Sur les 13 compagnies russes citées dans la cotation de Forbes, il n'y a que quatre compagnies de ce genre: la Banque d'épargne d'Etat, les opérateurs mobiles "Télésystèmes mobiles" (MTS), "Vympel" et le consortium "AvtoVAZ".

Le consortium pétrogazier monopoliste Gazprom (67e place au monde) et la compagnie LUKOIL (161e) ont réussi à monter d'emblée de 20 lignes, alors que RAO "EES Rossii" (Electricité de Russie, 252e place) et "Sourgoutneftegaz" (360e) ont perdu 60 positions chacun. Quant à IOUKOS qui occupaient en 2004 la 213e place au monde (4e en Russie), elle a disparu de la liste de Forbes.

La liste de cotation cite, au lieu de IOUKOS, le groupe d'acier "Metchel" (1985), dont le volume des ventes (2,05 milliards de dollars) et les bénéfices (140 millions de dollars) ne permettaient pas jadis aux experts de Forbes de le prendre au sérieux.

L'opérateur mobile russe MTS occupe sur cette liste la 759e place (8e parmi les compagnies russes). Son principal concurrent "Vympelcom" qui figure, depuis plus d'une année, sur les listes de Forbes, a amélioré sa position de 350 lignes et occupe la 1468e place (11e parmi les compagnies russes).

Izvestia

L'industrie automobile russe à la veille d'une crise

L'industrie automobile russe pourrait devenir un atelier d'assemblage de voitures étrangères. Une ordonnance modifiant les droits de douane sur les pièces destinées à l'assemblage industriel d'automobiles a été publiée vendredi dernier. Les taxes à l'importation de pièces passent à 3% - 5%. Certaines pièces que la Russie ne produit pas entreront dans le pays en franchise, annoncent le quotidien Izvestia.

Maintenant, on peut importer hors taxes en Russie des éléments de carrosserie pour les voitures et les camions, des châssis de voiture, des moteurs et pièces, de même que des climatiseurs, des transmissions, des génératrices, des pots d'échappement, des amortisseurs, des sièges et beaucoup de pièces moindres et de matériaux. Le nouveau tarif douanier sera en vigueur pendant une durée de neuf mois.

Les dirigeants de l'Association des producteurs d'automobiles de Russie se disent inquiets des importations en franchise de pièces destinées à l'assemblage industriel parce qu'elles risquent de couler les producteurs nationaux. En quelques années le pays pourrait se voir privé de cent à cent-vingt mille emplois, soit de 1% du PIB, affirment-ils.

Cependant, alors que le pays est en plein boom automobile, 78% des habitants n'ont pas de voiture, selon une étude effectuée par ROMIR Monitoring. 21% des personnes interrogées ont confirmé qu'elles possédaient une voiture. 1% ont plusieurs voitures. Les plus démunis sont les habitants des régions fédérales du Nord-Ouest et de l'Oural où respectivement 12% et 14% seulement des ménages possèdent une voiture. Un tiers des automobilistes ont une voiture de fabrication russe vieille de plus de dix ans et seulement un sur vingt a une voiture étrangère neuve. Les chiffres recueillis en Sibérie et en Extrême-Orient détonnent sur la tendance générale: deux tiers du parc automobile d'importation sont concentrés dans l'Est du pays.

Business

Les trafiquants chinois mettent la forêt russe en péril

Au cours des cinq années à venir la demande chinoise en bois russe augmentera d'un tiers, estiment les experts. Cette augmentation des exportations provoquera surtout un regain d'activité des trafiquants, annonce Business.

D'après Alexeï Yarochenko, expert de Greenpeace, en 2004 la Chine a importé de Russie près de 20 millions de mètres cubes de bois rond. "Au total, les exportations russes de bois rond ne dépassent pas 40 millions de mètres cubes", rappelle le vice-président de la compagnie Boumprom, Vladimir Gorchkov. Anatoli Kotlobaï, expert de l'Organisation mondiale de protection de la nature (WWF) pour l'abattage et la vente illicites de bois, prétend que la moitié du bois rond est sorti de Russie illégalement.

La situation qui prévaut depuis l'invasion des "bûcherons noirs" chinois est critique, met en garde Anatoli Kotlobaï, et ici la surveillance des coupes clandestines ne changerait pas grand chose. Selon lui, dès que la Russie a commencé "à serrer la vis" en ce qui concerne les exportations de bois rond, on a vu grimper en flèche la production illicite des sciages dont le contrôle est moins rigoureux que celui du bois rond.

La situation s'aggrave du fait que pour les abatteurs de bois russes il est économiquement plus avantageux de vendre le bois aux Chinois. A la différence de l'Europe et du Japon, la Chine ne réclame pas que le bois soit homologué et par conséquent elle le paye plus cher.

Les exportations de bois russes sont aussi stimulées par la politique fiscale appliquée par les autorités russes. Selon les experts, la taxe à l'exportation frappant les résineux russes est actuellement de 6,5 pour cent alors qu'aux Etats-Unis et au Canada elle peut atteindre 27 pour cent.

Seulement un relèvement de la taxe serait insuffisant: le bois nordique n'est exportable qu'en Chine. D'après les experts, si la Russie utilisait le bois qu'elle vend à la Chine dans l'industrie papetière, elle réaliserait près de 6 milliards de roubles de bénéfices. Cependant, le pays ne dispose pas des capacités de production nécessaires.

La Chine propose à la Russie de construire plusieurs usines de papier, mais cela n'enchante pas les industriels du bois russes. "Ordinairement les Chinois proposent des technologies bon marché. Ils implantent chez nous des usines polluantes et emportent la cellulose pure", souligne Anatoli Kotlobaï.

Vedomosti

Les fils des grands commis de l'Etat préfèrent le business

Les grandes sociétés et les banques embauchent volontiers les enfants de parents haut placés, lit-on dans le quotidien Vedomosti.

Le fils de l'actuel premier ministre, Piotr Fradkov, assume les fonctions de vice-directeur des Messageries maritimes d'Extrême-Orient russe. Serguei Ivanov, fils du ministre de la Défense, est vice-président de Gazprombank, Serguei Matvienko, fils de la gouverneure de Saint-Pétersbourg, est vice-président de Vneshtorgbank. Arkadi Koulik, fils de l'ancien vice-premier ministre et député agrarien connu, est vice-président du conseil d'administration de Rosselkhozbank. Ilya Volochine, fils de l'ancien chef de l'administration présidentielle et président du conseil des directeurs de RAO "EES Rossii" (Electricité de Russie), occupe le poste de vice-président de Conversbank.

Ces enfants doivent ces postes moins à leurs compétences qu'à leurs noms, se désole Olga Martynkova, chef de l'agence de conseil "Citylink". Ward Howell a examiné deux fois la possibilité de nommer les membres des familles de hauts fonctionnaires aux fonctions de top-managers chargés des relations avec les organes d'Etat, a dit Youri Barzov, actionnaire majoritaire de cette agence de recrutement.

Les banquiers ne divulguent pas ce que gagnent les enfants des hauts fonctionnaires. Mais la rémunération du vice-président d'une banque moyenne du type de "Convers" est de 150 000 dollars par an sans compter les bonus, constate Igor Chekhterman (de la compagnie RosExpert). La question des appointements des "généraux d'apparat" est toujours réglée à titre individuel", a-t-il fait remarquer.

Un proche de la famille Volochine a dit que Volochine-père n'avait pas participé au placement de son fils. "Il ne s'en mêle pas et, en général, je doute qu'il connaisse le nom de la banque où travaille Ilya".

Vneshtorgbank ne commente pas la situation. Un représentant de Gazprombank a dit que la banque était satisfaite du travail de son vice-président. "Les liens de parenté ne figurent pas parmi les critères d'embauche", a résumé un représentant de la banque.

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