Avis d'un député: La Russie ne sera pas à même de retirer ses bases militaires de la Géorgie d'ici 2008

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MOSCOU, 10 juin - RIA-Novosti. La Russie n'est pas capable physiquement de retirer ses bases militaires du territoire géorgien avant 2008, a déclaré ce vendredi devant les journalistes Guennadi Goudkov, membre du Comité pour la Sécurité à la Douma d'Etat (Chambre basse du Parlement russe).

Le 30 mai dernier, à l'issue de leurs négociations à Moscou, les ministres des Affaires étrangères de la Fédération de Russie et de la Géorgie ont signé une déclaration conjointe conformément à laquelle le retrait des bases militaires russes du territoire de la Géorgie devrait s'achever dans le courant de 2008.

"Le retrait des bases militaires russes de la Géorgie s'achèvera dans le courtant de 2008", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, en intervenant devant les journalistes à l'issue de ses négociations avec son homologue géorgienne, Mme Salome Zourabichvili.

Comme l'a alors précisé le chef de la diplomatie russe, "la déclaration stipule que ce retrait sera effectué par étapes. Le retrait des matériels lourds sera suivi par celui des effectifs. Par la suite, les ouvrages militaires russes seront cédés à la Géorgie", a-t-il noté.

Cependant, Guennadi Goudkov, qui fait d'ailleurs partie de la majorité parlementaire formée par le parti "Russie Unie", a estimé que la Russie ne pourrait respecter ces délais, c'est-à-dire la date butoir de 2008, que "si la moitié du matériel est tout bonnement abandonnée et que les gens n'ont nulle part où aller".

Au sein d'un groupe de parlementaires, Guennadi Goudkov a récemment visité les bases militaires russes en Géorgie et en Arménie.

"Rien que pour en retirer le matériel lourd, il faudrait 3 à 4 ans. Mais si à Batoumi (Adjarie), cela est encore possible car la mer est à côté, le retrait de ce matériel d'Akhalkalaki (à la frontière avec l'Arménie) est plus que problématique, a fait remarquer le député. Ce matériel lourd ne pourra pas aller tout seul jusqu'à la mer, car les ponts ne résisteront pas. Seulement 6 des 16 ponts dans la voie d'Akhalkalaki à Batoumi supporteront le poids des chars".

Qui plus est, a signalé le député, le territoire de la plupart des ouvrages militaires russes en Géorgie est miné, si bien qu'au moins deux années seront nécessaires au déminage. De surcroît, il y a sur le territoire de ces bases du matériel de guerre et des munitions qui ne peuvent même pas être retirés. Aussi, est-il nécessaire de les liquider. Ces détails techniques ne sont pas prévus dans la déclaration conjointe des chefs des diplomaties russe et géorgienne, a conclu le député.

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