"Il nous faudra alors transférer la base industrielle sur notre propre territoire, et bien que dans un tel cas, nous nous mettions enfin à investir dans notre propre économie nationale au lieu d'alimenter celle d'autrui, ces changements seraient sans doute douloureux pour nous", a déclaré Sergueï Ivanov ce vendredi dans une interview à la commentatrice de RIA-Novosti, Svietlana Babaïeva.
Le ministre russe de la Défense n'exclut pas que la Géorgie et l'Ukraine puissent adhérer à l'OTAN déjà dans une perspective prévisible.
"Nous nous rendons parfaitement bien compte que si la Géorgie ou l'Ukraine, par exemple, décident d'adhérer à l'Alliance de l'Atlantique Nord, elles le feront tôt ou tard. Je suppose que cela peut se produire même dans les 7 à 10 années qui viennent. Quoi qu'il en soit, il ne convient sans doute pas d'évaluer l'OTAN selon les critères de la "guerre froide". L'Alliance a beaucoup changé depuis. J'admets même qu'à l'adhésion à l'OTAN d'un pays quelconque, de classiques bases militaires lourdes ne soient même pas déployées sur son territoire", a dit Sergueï Ivanov.
Or, pour la Russie, le caractère "douloureux" d'une réorientation technico-militaire des Etats post-soviétiques s'explique principalement par cette étroite intégration qui date de l'époque de l'Union Soviétique. Cela se rapporte tout particulièrement à la Russie et à l'Ukraine.
"L'intégration des complexes militaro-industiels ukrainien et russe est extrêmement étroite. Le destin ultérieur des entreprises ukrainiennes de l'armement est facile à prévoir - nul ne va entretenir de grosses entreprises qui fabriquent une production ne correspondant pas aux normes de l'OTAN. Quant à nous, nous devrons investir gros pour éviter toute dépendance des fournitures ukrainiennes", a signalé Sergueï Ivanov.
Cela dit, le ministre russe de la Défense a déclaré une fois de plus que Moscou allait considérer comme une menace militaire le déploiement des bases otaniennes dans les Etats baltes.
"Il y a une base et une base. J'ai dit plus d'une fois: si une sérieuse base militaire apparaît dans un pays balte, cela sera interprété comme une menace pour la Russie. C'est que sa présence dans cette région n'aurait tout simplement pas d'autre explication", a conclu Sergueï Ivanov.
