Les Juifs de Russie sont satisfaits: l'information judiciaire sur le livre "Shulkhan Arukh" est arrêtée

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MOSCOU, 5 juillet - RIA-Novosti. La Fédération des communautés juives de Russie (FEOR) est satisfaite par la décision du Parquet général de la Fédération de Russie d'arrêter l'information judiciaire concernant le livre "Shulkhan Arukh".

"J'espère bien que le fait qu'ils ont arrêté cette information judiciaire signifient qu'ils ont fini par comprendre que ce n'est pas là un sujet à étudier", a déclaré, mardi, au cours d'une conférence de presse à Moscou, le président du Conseil d'administration de la FEOR, Alexandre Brod.

"Nous considérons comme menaçant le fait même que la société s'est montrée prête à une discussion parfaitement absurde sur la légalité de l'étude du livre "Kitzur Shulkhan Arukh", rédigé au XVI-ème siècle", a dit le chef du Département des Relations publiques de la FEOR, Boroukh Gorine.

Et d'ajouter que l'ouvrage de théologie de l'époque de l'inquisition ne peut en aucun cas être considéré à la lumière des droits de l'homme, dont la formule remonte à la charnière des XX-XXI-èmes siècles.

Selon Boroukh Gorine, le Parquet général de la Fédération de Russie doit s'occuper des crimes concrets et des appels à la discorde interethnique et interconfessionnelle de la part des personnes tout aussi concrètes.

Le chef du Département des Relations publiques de la FEOR estime que la société russe est "malade", tout en l'expliquant par l'actuel vide idéologique dans le pays. "Il n'y a pas d'idée nationale qui repose sur des assises civilisées. Et cela ne dépend pas tellement du pouvoir en place qu'à la société elle-même", a souligné Boroukh Gorine.

Dans le même temps, a-t-il poursuivi, "la pratique juridique et judiciaire en Russie est extrêmement inefficace en la matière". Le chef du Département des Relations publiques de la Fédération des communautés juives de Russie est notamment persuadé que l'on doit retirer les licences aux journaux publiant des déclarations chauvines.

Fin janvier dernier, 20 députés à la Douma d'Etat (Chambre basse du Parlement russe), appartenant aux groupes parlementaires du Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF) et "Rodina" ("Patrie"), ainsi que quelque 500 représentants de l'opinion avaient mis leurs signatures sous une lettre au Parquet général de la Fédération de Russie, lettre renfermant la revendication d'interdire dans le pays l'activité de toutes les "associations juives, tant religieuses que nationales, en tant qu'organisations extrémistes". Cette lettre a provoqué une réaction extrêmement négative de la plupart des organisations de défense des droits de l'homme. La Douma d'Etat (Chambre basse du Parlement russe) et le Conseil de la Fédération (Chambre haute du Parlement russe), soit les deux Chambres du Parlement russe, ont dénoncé, elles aussi, cette manifestation d'antisémitisme.

En mars dernier, une nouvelle lettre a vu le jour qui avait pour titre "Message au Procureur général de la Fédération de Russie à l'occasion de l'application devenant plus fréquente à l'égard des patriotes russes de l'article sur "l'attisement de la discorde nationale" vis-à-vis des juifs du Code pénal de la Fédération de Russie". Pour cette fois-ci, les personnes ayant signé la lettre ont concrétisé leurs griefs, en se limitant à la revendication d'interdire en Russie toutes les associations religieuses et nationales juives, reposant sur les principes exposés dans le livre "Kitzur Shulkhan Arukh" que les signataires qualifient d'extrémistes.

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