Le Protocole de Kyoto est destiné à roder les mécanismes de coopération internationale (expert)

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MOSCOU, 5 juillet - de notre correspondante Ekaterina Efimova. Le Protocole de Kyoto n'est pas destiné à prévenir des changements climatiques globaux mais plutôt à roder les mécanismes de coopération internationale, a estimé mardi dans une interview à RIA-Novosti à la veille du Sommet du G8 le directeur de l'Institut des problèmes hydrauliques, le membre correspondant de l'Académie des Sciences de Russie, Viktor Danilov-Danilian.

Le Sommet du G8 va se dérouler dans le manoir somptueux de Gleneagles en Ecosse du 6 au 8 juillet prochain. Pour la matinée du 7 juillet, est prévue une session de travail du G8 qui sera consacrée aux problèmes de l'économie mondiale et à ceux du changement du climat sur la planète.

"Il (le Protocole de Kyoto) est destiné à roder les mécanismes de coopération internationale, mécanismes dont l'utilisation pendant plusieurs décennies ultérieures permettrait d'obtenir l'objectif, défini dans la Convention-cadre de l'Organisation des Nations Unies sur les changements climatiques, soit de stabiliser la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère au niveau qui ne soit pas dangereux pour le système climatique", est l'avis du savant russe.

Et d'ajouter qu'en dépit d'un rapport évident entre les rejets dans l'atmosphère des gaz à effet de serre, d'une part, et des changements climatiques globaux, de l'autre, le Protocole de Kyoto de 2005-2012 "n'est pas destiné à exercer un impact notable sur l'état du système climatique".

"C'est une sorte de projet pilote. C'est un mécanisme d'essai qui permettra de trouver des formes de coopération", a indiqué Viktor Danilov-Danilian.

Interrogé sur la part des Etats-Unis dans les rejets d'acide de carbone et l'importance d'une participation américaine dans la réduction desdits rejets, le directeur de l'Institut des problèmes hydrauliques de l'Académie des Sciences de Russie a fait remarquer que les Américains reconnaissaient "le fait des changements climatiques, et que l'homme en était responsable en bonne partie".

Cela dit, le membre correspondant de l'Académie des Sciences de Russie a rappelé que les Etats-Unis étaient en train de réaliser leur propre programme intérieur dont la tâche est de réduire les rejets de 4,5% d'ici 2012.

Selon Viktor Danilov-Danilian, réduire de 7% les rejets de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, selon le Protocole de Kyoto, n'arrangent tout simplement pas les Etats-Unis.

Par ailleurs, le savant russe estime que l'on devrait engager les pays en développement à la mise en application du suivent protocole.

"Nul doute qu'après le délai d'action du Protocole de Kyoto, c'est-à-dire en 2013, quand un nouvel accord entrera en vigueur, ces pays auront, eux aussi, leurs engagements formels en la matière", a indiqué Viktor Danilov-Danilian, en rappelant que l'Argentine et le Kazakhstan sont d'ores et déjà prêts, dès aujourd'hui même, à réduire leurs rejets dans l'atmosphère de gaz à effet de serre.

En outre, Viktor Danilov-Danilian prévoit à l'avenir la diminution de la demande pour les hydrocarbures.

"Les réserves d'hydrocarbures en Russie ne sont pas illimitées. Et je pense que nous sommes menacés de la diminution de la demande pour eux, car l'efficacité énergétique augmenterait, et des sources de remplacement de l'énergie seraient de plus en plus fréquentes", a déclaré le savant.

Quoi qu'il en soit, il est certain que la Russie va jouer un très grand rôle pour satisfaire non seulement ses propres besoins en hydrocarbures, mais aussi ceux du monde entier.

"Cela permettrait à la Russie, à condition de gérer raisonnablement son économie nationale, d'en utiliser les recettes pour s'élever à un niveau postindustriel du développement", a noté en conclusion le directeur de l'Institut des problèmes hydrauliques de l'Académie des Sciences de Russie.

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