L'ONU exhorte les autorités ouzbeks à des procès équitables des participants aux événements d'Andijan

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GENEVE, 23 décembre - Ekaterina Andrianova, RIA Novosti. La Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, Louise Arbour, a exhorté vendredi les autorités de l'Ouzbékistan à respecter les normes internationales et à garantir des procès judiciaires équitables aux accusés d'avoir organisé des troubles massifs à Andijan.

Mme Arbour a exprimé sa vive préoccupation par le fait même que les procès des participants aux événements d'Andijan se déroulaient à huis clos.

Si les derniers procès étaient pareils à celui des premiers 15 accusés, le mois dernier, on a tout lieu de s'en préoccuper le plus sérieusement, lit-on notamment dans la déclaration de la Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme.

En novembre dernier, la Cour suprême de l'Ouzbékistan a condamné les premiers 15 accusés d'avoir organisé des désordres de masse les 12 et 13 mai dernier à Andijan à des peines de prison allant de 14 à 20 ans. La Cour les a reconnus coupables de terrorisme, d'une tentative de renverser le régime constitutionnel dans le pays, de meurtres aggravés et de prise d'otages. Aujourd'hui, dans le cadre du même dossier, 24 collaborateurs de la prison d'Andijan ont été condamnés à des peines de prison allant d'une année à trois ans.

Les ombudsmans ont bien des questions à poser sur le caractère équitable du procès lui-même, ainsi que sur la nature adéquate de la défense des accusés, a indiqué Louise Arbour.

Et de rappeler que le 29 septembre dernier, elle avait proposé d'envoyer à Tachkent son représentant pour veiller au déroulement des procès judiciaires contre les participants aux événements d'Andijan. Quoi qu'il en soit, les autorités de l'Ouzbékistan ont alors refusé de lui donner l'accès des lieux de détention, des documents de l'instruction et des actes procéduraux, en prétendant notamment que cela se trouvait en contradiction avec la législation nationale en vigueur, a précisé la Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme.

Ignorant d'innombrables appels, les autorités de l'Ouzbékistan refusent toujours une enquête internationale sur les troubles massifs d'Andijan. Selon les données officielles, 187 personnes en sont tombées victimes. Cependant, les ombudsmans ont annoncé des centaines de victimes, y compris parmi les civils. Or, le gouvernement de l'Ouzbékistan a qualifié lesdits événements de "tentative de rebelle islamiste" et a rapporté la liquidation physique de 94 terroristes.

Le gouvernement ouzbek a refusé toute enquête internationale sur les événements d'Andijan, tout d'ailleurs comme une observation indépendante sur les procès judiciaires qui y sont liés, a indiqué Mme Arbour.

De ce fait, estime la Haute Commissaire des Nations Unies aux Droits de l'Homme, ces tribunaux risquent de porter des verdicts injustes et non argumentés, alors que les vrais coupables restent impunis.

On lit en substance dans le rapport final de la Mission de l'ONU que "les dépositions des témoins oculaires permettent de supposer, voire d'affirmer que les militaires et les forces de sécurité d'Ouzbékistan auraient perpétré de très graves violations des droits de l'Homme, et principalement de son droit à la vie".

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