"Nous avons étudié l'expérience allemande et européenne dans la création de routes payantes et maintenant nous sommes prêts à y faire appel sous forme d'accords de concession", a indiqué le ministre, rappelant toutefois que "les autoroutes à péage en Russie ne représenteront que 1,5% de la longueur totale de son réseau routier".
"Le premier projet verra le jour avant la fin de l'année. Nous avons déjà lancé des appels d'offres pour choisir des concessionnaires", a annoncé le ministre russe. Parmi les premières routes russes à péage, M. Levitine a cité une autoroute contournant Saint-Pétersbourg à l'ouest de la ville, l'autoroute Moscou-Saint-Pétersbourg, une route dans la région de la capitale qui constituera le premier tronçon de la route de Minsk. "C'est un premier pas vers l'amélioration de la situation dans la construction de routes", a estimé le ministre.
Le ministère des Transports projette également de rendre payant les déplacements de camions de plus de 12 tonnes. Les routes russes qui ont été construites dans leur grande majorité à l'époque soviétique étaient destinées aux camions de 6 tonnes. En raison d'un trafic intense, notamment d'export-import, le revêtement routier s'use très rapidement, a indiqué M. Levitine.
"Je pense que nous prélèverons sur tous les transporteurs, dont allemands, un paiement modéré pour investir ces ressources dans l'amélioration de l'infrastructure routière, cela ne devra pas provoquer un reflux de compagnies de transport", a noté le ministre. Le montant de cet "impôt" est estimé par le ministre à près de 40 milliards de roubles (1,2 milliard d'euros).
M. Levitine s'est plaint de la "faible présence" des investisseurs allemands dans le secteur routier russe. "Les Allemands sont très prudents, ils ne seraient pas prêts à consentir des risques possibles, contrairement aux Italiens, aux Espagnols ou aux Français, qui sont peut-être plus audacieux. En tous cas, ils sont plus actifs", a constaté le ministre.
M. Levitine a expliqué son désir de voir davantage d'investisseurs allemands dans ce secteur par des traditions et par les infrastructures qui se sont bien conservées malgré la disparition de l'URSS.
"Nous avons examiné un terminal portuaire (en Allemagne) qui est fermé depuis plus de 20 ans, tout y est dans un état normal, mais une légère réfection sera nécessaire. Il nous faudra faire renaître nos liens d'autrefois", a encore indiqué le ministre des Transports russe.
