Moscou satisfait du bilan de sa présidence au Conseil de l'Europe

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STRASBOURG, 15 novembre - RIA Novosti. La Russie, qui passe à Saint-Marin le flambeau de la présidence tournante au comité des ministres du Conseil de l'Europe, a exprimé mercredi la satisfaction des résultats de ses activités.

"Nous sommes satisfaits de la façon dont s'est déroulée notre présidence", a déclaré à Strasbourg le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Glouchko, lors d'une conférence de presse qui a suivi la session spéciale du comité des ministres où la Russie a officiellement transmis ses compétences à Saint-Marin.

Le vice-ministre russe a présenté un rapport de 11 pages où étaient exposés en détail les résultats des activités déployées par la Russie au cours des six mois de sa présidence. "Je rappelle que nous avons organisé 28 grandes manifestations, y compris cinq conférences ministérielles", a souligné M. Grouchko.

"Nous avons su démontrer que le Conseil de l'Europe continue de jouer un rôle important non seulement dans la protection des droits de l'homme, le respect de la primauté de la loi et l'instauration de la société civile, mais aussi dans les domaines tels que la lutte contre les nouveaux défis et menaces, la lutte contre la discrimination, la promotion de la tolérance et le règlement des problèmes des milieux défavorisés", a indiqué le responsable russe.

Le renforcement de la coopération entre le Conseil de l'Europe et d'autres organisations européennes et internationales, dont l'ONU, l'OSCE et l'Union européenne, a été l'un des principaux éléments de la présidence russe. "Nous partons du principe que dans le contexte de la mondialisation on ne peut trouver les réponses collectives aux nouveaux défis et menaces qu'en conjuguant les efforts de toutes les principales forces et organisations", a souligné le vice-ministre russe.

Lors de sa présidence, la Russie n'a pas pu mener à terme l'élaboration du Mémorandum de compréhension entre le Conseil de l'Europe et l'Union européenne. "Ce document est très important vu l'élargissement de l'Union européenne et la création en son sein structures parallèles chargées de la protection des droits de l'homme. Ce travail sera poursuivi par nos collègues saint-marinais, et nous espérons que d'ici six mois nous aurons un document qui nous donnera une idée plus nette des mécanismes de coopération entre le Conseil de l'Europe et l'Union européenne", a indiqué M. Glouchko.

Selon le diplomate russe, la phase historique que traverse actuellement le Conseil de l'Europe a ceci de particulier que ce dernier "a épuisé son potentiel d'élargissement extensif". "Dans les années 1990, le Conseil de l'Europe s'est occupé essentiellement à étendre ses normes et sa pratique constitutionnelle aux législations des nouveaux pays membres, mais cette orientation n'est plus de mise. Au lieu de conserver le clivage entre les démocraties dites vieilles et nouvelles, la mission qui nous incombe aujourd'hui est celle de définir la place du Conseil de l'Europe dans la nouvelle architecture de la sécurité européenne", a souligné M. Grouchko.

Le diplomate a pointé la menace de la création par l'Union européenne de structures chargées de la protection des droits de l'homme qui "doubleraient ce qui a été réalisée dans le cadre du Conseil de l'Europe".

Le Conseil de l'Europe a élaboré près de 200 conventions. L'une des plus importantes d'entre elles est la Convention sur la prévention du terrorisme que la Russie a ratifiée la première.

Pour M. Grouchko, il faut intensifier la mise au point d'autres documents juridiques, y compris "accélérer l'élaboration d'une convention sur la lutte contre le cyberterrorisme, modifier la convention, largement obsolète, sur l'extradition et préparer une convention sur la lutte contre la fabrication de faux médicaments".

Interrogé sur d'autres axes d'efforts éventuels du Conseil de l'Europe, le vice-ministre a indiqué que le Conseil de l'Europe devait éviter de "se substituer aux organisations chargées du règlement des conflits".

M. Grouchko s'est dit contre "l'extension infinie de la compétence" de la Cour européenne des droits de l'homme et l'augmentation mécanique du corps magistral. "La réduction de la charge qui pèse sur cette Cour passe par l'amélioration de ses rapports avec les systèmes judiciaires nationaux et l'implantation des normes européennes dans les législations nationales. Tel doit être le principal mécanisme visant à perfectionner les activités de la Cour", a-t-il estimé.

Le ministre des Affaires étrangères de Saint-Marin, Fiorenzo Stolfi, a pour sa part remercié la Russie pour les grands efforts qu'elle avait déployés pendant sa présidence du comité des ministres du Conseil de l'Europe.

En recevant de la Russie le flambeau de la présidence tournante, Saint-Marin envisage de poursuivre les efforts qu'elle avait entamés pour élaborer un Mémorandum de compréhension mutuelle avec l'Union européenne et réformer la Cour européenne des droits de l'homme. Parmi d'autres priorités de la présidence saint-marinoise, il a cité le développement du dialogue interculturel et interreligieux, la protection des droits de l'homme, y compris par le perfectionnement des mécanismes de contrôle, et le renforcement de la coopération entre le Conseil de l'Europe et d'autres organisations internationales.

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