Tchétchénie: le président Alkhanov remet son sort entre les mains de dieu et de Vladimir Poutine

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MOSCOU, 28 décembre - RIA Novosti. Quatre jours avant le Nouvel An, le président tchétchène Alou Alkhanov a déclaré mercredi aux journalistes qu'il n'avait pas l'intention de démissionner.

"De même qu'il y a un an et qu'il y a deux ans, je peux dire: seuls le très Haut et le commandant suprême (Vladimir Poutine) savent où je travaillerai", a-t-il indiqué.

Par conséquent, les attentes d'une partie de l'élite tchétchène qui estimait que le président démissionnerait avant terme en décembre ne se sont pas justifiées, souligne le quotidien Vremia novosteï. Partisan conséquent du respect de la légalité russe, Alou Alkhanov reste un contrepoids politique, bien que faible, au premier ministre Ramzan Kadyrov qui n'a pas réussi à confirmer officiellement son statut de "personnage numéro un" de la république.

Alou Alkhanov avait été élu au poste de président tchétchène en août 2004 en remplacement d'Akhmad Kadyrov tué dans un acte terroriste en mai 2004. L'équipe du président défunt avait proposé de revoir la nouvelle Constitution tchétchène adoptée un an et demi auparavant et d'élire à la présidence son fils Ramzan Kadyrov, 27 ans (selon la constitution en vigueur dans la république, il faut atteindre l'âge de 30 ans pour pouvoir être élu à la présidence). La Constitution n'avait pas été amendée, mais les représentants de l'élite tchétchène ont laissé entendre depuis presque constamment qu'Alou Alkhanov jouait en quelque sorte le rôle de régent pour la période de minorité politique de Ramzan Kadyrov.

Ce délai a expiré en octobre. Après la célébration pompeuse du 30e anniversaire de Kadyrov junior qui, à ce moment, assumait depuis six mois les fonctions de premier ministre tchétchène, personne n'a rappelé durant un mois ni à Moscou, ni à Grozny que l'heure du remaniement de cadres était enfin venue. Mais, début novembre 2006, le sénateur et entrepreneur Oumar Djabraïlov, qui représente le pouvoir exécutif de la Tchétchénie à la chambre haute du parlement russe, a publiquement demandé au président de la chambre basse du parlement tchétchène d'amorcer la procédure de remplacement du président.

"De mauvaises intentions peuvent bien se cacher sous une belle enveloppe, a indiqué le président tchétchène à propos de la déclaration du sénateur. C'est l'une des tentatives pour créer une scission au sein d'une équipe cohérente".

Alou Alkhanov s'est félicité mercredi, au cours d'une conférence de presse, de la construction de logements dans la république, des cadences de l'amnistie des séparatistes (depuis la fin de l'été, environ 400 hommes se sont officiellement rendus), des efforts déployés en vue de renforcer les diasporas tchétchènes en Russie et à l'étranger, de la diminution du nombre d'enlèvements (54 cas en 2006, contre 165 en 2005) et de l'accroissement de leur élucidation (18 cas ont été élucidés en 2006). En ce qui concerne les séparatistes qui se sont rendus sous des garanties personnelles de Ramzan Kadyrov, de son père défunt et d'Alou Alkhanov et qui travaillent maintenant dans les organes de maintien de l'ordre, le président tchétchène a expliqué que ces gens devaient se sentir protégés contre la vengeance éventuelle de leurs anciens compagnons d'armes.

Il a promis de ne pas introduire en Tchétchénie de tribunaux de la charia et d'y rétablir le tourisme alpin. En attendant que des stations de ski alpin soient construites, Alou Alkhanov a invité tous ceux qui le désiraient à célébrer le Nouvel An à Grozny en voie de restauration.

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