Le chef de la mission diplomatique russe en Géorgie se voit remettre une note suite aux tensions en Abkhazie

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MOSCOU, 28 décembre - RIA Novosti. Ivan Volynkine, chargé d'affaires russes à Tbilissi, a été convoqué jeudi au ministère géorgien des Affaires étrangères, où il s'est vu remettre une note exprimant la préoccupation de la Géorgie face à la situation qui se crée dans le district de Gali (Abkhazie).

"La note fait ressortir la préoccupation de la Géorgie face aux événements dans le district abkhaz de Gali et exige une intervention immédiate du contingent de paix russe pour régler la situation", a expliqué le diplomate russe contacté au téléphone par RIA Novosti.

Selon des sources géorgiennes, près de 200 policiers abkhaz sont entrés jeudi à Otobaïa, un village près de Gali. Ils y ont procédé à des perquisitions et à des contrôles massifs d'identité. Une cinquantaine de personnes ont été appréhendées, dix d'entre elles ont été relâchés en fin d'après-midi. Le sort des autres reste inconnu.

Ce fait a été très négativement perçu à Tbilissi. Le ministre géorgien pour le Règlement des conflits, Merab Antadze, a estimé, dans une déclaration jeudi, que les autorités abkhaz avaient mené une "opération de punition" contre des civils d'origine géorgienne, appelant les organisations internationales à intervenir pour contribuer à l'instauration de la paix et de l'ordre dans la région.

De leur côté, les autorités abkhaz ont affirmé qu'il s'agissait d'un banal contrôle d'identité.

L'Abkhazie explique ces mesures par l'assassinat, le 25 et le 26 décembre, de quatre policiers dans des villages près de Gali. Pour Soukhoumi, il s'agit d'attentats préparés et réalisés par la Géorgie.

Tbilissi a rejeté ces affirmations. Selon des responsables géorgiens, ces policiers ont été victimes d' "éléments criminels", en lutte pour le repartage des sphères d'influence.

L'Abkhazie a mis partiellement en état d'alerte ses troupes suite à l'aggravation de la situation dans le district de Gali, a annoncé jeudi le ministre des Affaires étrangères de la république non proclamée Sergueï Chamba contacté au téléphone par RIA Novosti.

Cet ordre a été donné par le président Sergueï Bagapch, a-t-il indiqué.

Jeudi, a rappelé le ministre, le "gouvernement abkhaz en exil" a demandé à Tbilissi de protéger la population géorgienne dans le district de Gali qui fait prétendument l'objet de persécutions de la part des autorités abkhazes."Cela rappelle fort la situation à la veille de la guerre en 1992, lorsque ces mêmes personnes avaient demandé à Tbilissi d'introduire les troupes géorgiennes en Abkhazie. A l'époque, ces actions avaient dégénéré en guerre abkhazo-géorgienne. Les événements se répètent et c'est un signal d'alarme pour nous", a expliqué M. Chamba.

L'Abkhazie, ex-république autonome de la Géorgie soviétique depuis 1931, a combattu les forces géorgiennes de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l'URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique depuis plus de 15 ans déjà une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.

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