Catastrophes aériennes: la Russie compte en 2006 plus d'un tiers du total mondial des victimes

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MOSCOU, 28 février - RIA Novosti. D'après les données de l'Association internationale du transport aérien (IATA), 854 passagers ont trouvé la mort en 2006 dans des catastrophes aériennes, dont 300 en Russie.

Jusque-là, l'année noire dans l'histoire de l'aviation russe avait été enregistrée en 2000, avec 218 victimes.

Au regard de ces chiffres, il n'y a rien d'étonnant à voir les résultats d'un récent sondage du VTSIOM (Centre national d'étude de l'opinion publique) établissant que le transport aérien est considéré comme dangereux par 84% des Russes, contre seulement 11% qui n'ont aucune appréhension à son égard.

En 2006, un audit a été effectué dans de nombreux pays dans le cadre du Plan global de promotion de la sécurité des vols de l'OACI (Organisation internationale de l'aviation civile), sur la base duquel seront prises des mesures efficaces en vue d'améliorer la sécurité des vols. Cependant, malgré ces tendances alarmantes, la Russie a demandé à ce que l'audit soit reporté à 2007. La Russie ne fait partie d'aucune des organisations européennes qui se penchent sur la sécurité des vols. Un autre système de sécurité des vols avait été proposé en 2004 par l'IATA qui avait élaboré un standard global de sécurité aérienne intitulé IOSA (IATA Operational Safety Audit). Pour l'instant, seuls Aeroflot et S7 ont passé l'audit sur la conformité à ces standards.

Bien que les parcs d'avions des compagnies aériennes russes soient régulièrement rénovés grâce à l'acquisition d'avions étrangers, il y a peu d'avions neufs parmi eux. Pour l'essentiel, ce sont des Boeing et des Airbus qui ont déjà été exploités par des compagnies européennes ou américaines. Certes, ils sont plus modernes que les Tu-154 et Tu-134 qui doivent être retirés du service, mais il ne faut pas se fier au vieux matériel.

La formation des pilotes est un autre problème sérieux. Bien que le pilotage des avions modernes soit complexe, les centres d'étude russes manquent d'équipements pour la formation des pilotes. "A l'étranger, l'entraînement sur des simulateurs constitue 80% du temps d'études. Chez nous, les entraînements à bord des avions prennent 90% du temps et ceux effectués sur des simulateurs seulement 10%, car nos simulateurs sont incapables d'assurer un tableau réel", a expliqué le célèbre pilote d'essai Vadim Bazykine à l'antenne pétersbourgeoise de la radio Echo de Moscou, commentant les résultats de l'enquête sur le crash d'un Tu-154 de la compagnie Poulkovo qui s'était produit le 22 août 2006 dans la région de Donetsk (le Comité interétatique de la CEI pour l'aviation a établi qu'une erreur humaine était la cause de la mort des 170 personnes qui se trouvaient à bord de l'avion).

Tant que les compagnies aériennes ne commenceront pas à allouer des fonds pour l'acquisition de simulateurs modernes et pour la formation de spécialistes, les étudiants continueront à s'entraîner sur du vieux matériel, et leur niveau de qualification en fin d'études ne sera pas conforme aux exigences modernes. Tout cela n'inspire rien de bon en matière d'amélioration de la sécurité des vols dans un proche avenir.

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