"En ce moment, on croirait que pour les protagonistes du projet, l'évaluation des risques est une simple formalité", a estimé le président estonien Toomas Ilves dans un entretien aux journalistes à l'issue des négociations avec son homologue finlandaise Tarja Halonen mercredi.
Le président estonien a critiqué l'absence de coopération avec l'Estonie malgré le fait que le gazoduc doit passer à proximité immédiate avec la zone économique estonienne.
Le 14 novembre 2006, la société Nord Stream contrôlée à 51% par le russe Gazprom (le reste est partagé à égalité entre les allemandes BASF et E.ON) a soumis la documentation relative au projet de gazoduc aux services compétents de Russie, de Finlande, de Suède, du Danemark et d'Allemagne, en vertu de la Convention internationale d'Espoo.
Selon le projet, la conduite passera sous la Baltique à travers les zones économiques spéciales russe, finlandaise, suédoise, danoise et allemande, dans la plupart des cas en suivant la ligne médiane. Pour obtenir l'autorisation de poser la conduite, il faut procéder à une évaluation des risques écologiques possibles pour les Etats concernés.
Fin février, le ministère finlandais de l'Environnement a publié les résultats d'auditions publiques et de l'évaluation par des experts de la documentation sur le GNE. De l'avis d'Helsinki, le projet de GNE ne justifie dans une mesure suffisante le choix du tracé de la conduite, et manque d'informations relatives aux travaux d'aplanissement du fond marin.
"Le projet ne prouve pas que le tracé choisi est le plus sécurisé. Toutefois, en raison de la vulnérabilité égologique de la mer Baltique et de l'intensité du trafic dans cette région, il est très important de trouver le tracé le moins exposé à des risques pour la pose du gazoduc", a affirmé le ministère finlandais dans un communiqué.
Le document relève notamment que le fond plus au sud du tracé choisi est plus plan.
Long de 1 200 km, le Gazoduc nord-européen (Nord Stream) doit passer sous la mer Baltique en reliant le port russe de Vyborg au port allemand de Greifswald. La mise en service du gazoduc est programmée pour 2010. La première conduite, dotée d'une capacité annuelle de transport de 27,5 milliards de mètres cubes, sera lancée dans un premier temps. Elle sera ensuite doublée, la capacité globale du gazoduc passant ainsi à près de 55 milliards de mètres cubes par an.
