Le secrétaire général de l'ONU exhorte au dialogue les politiques libanais

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BEYROUTH, 30 mars - RIA Novosti. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon actuellement en visite au Liban a exhorté au dialogue les leaders des forces politiques adverses de ce pays, rapporte vendredi le correspondant de RIA Novosti sur place.

"Le dialogue est le seul moyen de préserver la stabilité du Liban et l'unité nationale des Libanais", a relevé M. Ban.

Depuis déjà plus de quatre mois le Liban est plongé dans une crise politique et institutionnelle sans précédent. Cette crise a été provoquée, d'une part, par la revendication de l'opposition dirigée par le Hezbollah de renvoyer l'actuel gouvernement et de créer à sa place un gouvernement d'union nationale et, de l'autre, par l'exigence de la majorité au pouvoir de créer au plus vite un tribunal international pour juger les assassins de

l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri, tué dans un

attentat à Beyrouth le 14 février 2005.

Epaulée par la Syrie et l'Iran, l'opposition libanaise déclare que, somme toute, elle n'est pas contre la mise en place du tribunal, mais qu'elle tient à être certaine que ledit tribunal ne soit pas utilisé à titre d'arme dans la lutte politique.

La majorité parlementaire et gouvernementale du Liban avec à sa tête le fils du politique assassiné - Saad Hariri - accuse la Syrie d'implication dans cet assassinat.

La décision de créer le tribunal doit être adoptée par le parlement libanais. Aussi le plan définissant la structure et les fonctions du futur tribunal y a-t-il été envoyé vendredi. Quoi qu'il en soit, le président du parlement libanais et essentiel allié du Hezbollah, Nabih Berri, a refusé de l'accepter pour examen sous prétexte que ce plan gouvernemental ne portait pas de signature du président du Liban Emile Lahoud.

Selon M. Lahoud, soutenant l'opposition, le départ en novembre dernier de tous les ministres chiites de l'actuel gouvernement libanais privait ce dernier de toute sa légitimité.

Comme supposent les observateurs, se comportant ainsi le gouvernement libanais veut tout simplement montrer à Ban Ki-moon que la décision sur la mise en place du tribunal ne pourra pas être adoptée par la voie constitutionnelle - par le président et le parlement - et doit, par conséquent, être entérinée par le Conseil de sécurité de l'ONU.

Néanmoins, l'ONU n'est pas prête à une telle évolution de la situation, a fait remarquer son secrétaire général.

"J'exhorte les parties (libanaises) à trouver une solution rapide à cette question, tout en respectant les dispositions de la Constitution libanaise", a souligné M. Ban.

Lors de ses entretiens avec les dirigeants libanais, M. Ban leur a également signalé la nécessité de respecter la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU qui avait mis fin en août dernier à la guerre d'Israël contre le Liban.

"J'ai insisté sur l'importance de la complète mise en application de cette résolution", a indiqué le secrétaire général de l'ONU à l'issue de sa rencontre avec Nabih Berri, tout en relevant que tant Israël que le Liban la violaient.

La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU exige le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Liban. Pourtant, Israël refuse toujours de cesser les vols de ses avions dans l'espace aérien libanais, affirmant qu'à travers la frontière avec la Syrie la contrebande des armes s'effectuait à l'intention du Hezbollah.

Ban Ki-moon est arrivé la veille à Beyrouth de Ryad où il avait participé aux travaux du Sommet de la Ligue arabe. A part ses entretiens avec les leaders des forces progouvernementales et ceux de l'opposition libanaise, M. Ban ira voir samedi la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) déployée, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, dans le sud du pays.

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