Selon les observateurs britanniques, la rencontre d'adieu de Tony Blair avec Jacques Chirac ne sera sans doute pas longue, car ces deux leaders n'ont toujours pas réussi à surmonter leurs divergences et tout particulièrement sur les problèmes européens. Il leur est plus d'une fois arrivé d'échanger des paroles mordantes même en public, au cours de conférences de presse.
Les principales causes des divergences entre le premier ministre britannique et le président français ont été tout au long de ces dernières années la guerre en Irak, la question des subventions agricoles au sein de l'Union européenne (UE), le fameux "chèque britannique", ce rabais dont le Royaume-Uni bénéficie sur sa contribution au budget communautaire et évidemment leur attitude diamétralement opposée face à l'éventuelle adhésion de la Turquie à l'UE (Londres y est favorable, alors que Paris s'y oppose formellement).
Les rapports entre Tony Blair et Nicolas Sarkozy sont beaucoup plus chaleureux, puisque privés de longues années de divergences politiques. Lors de sa campagne électorale, M. Sarkozy a même exprimé son admiration personnelle à propos du style politique de M. Blair et des acquis de son gouvernement.
Si tout se passe comme prévu, MM. Blair et Sarkozy discuteront à Paris de la lutte contre le chômage et de l'avenir de l'Union européenne, y compris des perspectives d'adoption d'un nouvel acte constitutionnel de l'UE. Londres et Paris prônent la mise au point d'un document plus compact afin de ne pas le soumettre au référendum national, mais de le faire adopter par les parlements des pays membres.
Au cours de ses dernières semaines au poste de premier ministre britannique, M. Blair se propose d'effectuer encore plusieurs voyages à l'étranger. La semaine prochaine, il se rendra, par exemple, aux Etats-Unis et ensuite en tournée à travers l'Afrique. Il représentera également la Grande-Bretagne au futur sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne) du 6 au 8 juin. Le sommet de l'Union européenne à Bruxelles les 21 et 22 juin sera la dernière réunion internationale à laquelle participera Tony Blair en qualité du premier ministre britannique.
