"Dans les mines en activité, on insuffle, en règle générale, plus d'air que nécessaire pour faire baisser la concentration de méthane. C'est moins cher que d'installer des systèmes de dégazage de qualité", a indiqué la source qui a requis l'anonymat.
Selon lui, dans les galeries d'abattage, "il se forme des vides" où la houille commence à se consumer. "Dans toute mine, il y a toujours des vides d'exploitation qui contiennent une certaine quantité de houille et qu'on ne peut tout simplement pas extraire. Dans ces vides, la houille commence à se consumer naturellement", a rappelé l'expert estimant que c'est souvent la cause des coups de grisou.
Les commissions en charge d'enquêter sur les causes des accidents n'expliquent pas leurs causes réelles, a estimé l'expert. "Dans les conclusions des commissions, on écrit parfois : le coup de grisou a été provoqué par une conjonction de planètes ou par une éclipse solaire. Ou encore par le fait que les particules de poussière, entrant en collision les unes avec les autres, produisent assez d'énergie pour provoquer une explosion", a-t-il noté.
L'expert a averti que 15 nouveaux terrains pourraient être mis en exploitation au cours des cinq ans à venir non loin d'Oulianovskaïa, la mine où en mars dernier un coup de grisou a fait 110 morts.
"Les projets de mines sont "dessinés" par un même centre de recherches à Kemerovo et on peut en déduire qu'il s'agit de projets types. Ce qui veut dire que 15 autres incidents pourraient s'y produire pour une raison identique : une teneur inacceptable en méthane dans les galeries d'abattage", a expliqué la source
Un coup de grisou a fait 38 morts dans la mine Ioubileïnaïa, dans le Kouzbass, dans le sud de la Sibérie occidentale, jeudi matin. 179 mineurs ont été remontés à la surface, a annoncé jeudi le porte-parole du département régional du ministère russe des Situations d'urgence au terme des travaux de sauvetage.
