Le diplomate a fait cette déclaration, commentant la brusque aggravation de la situation dans la bande de Gaza après les accrochages entre les activistes du Fatah et du Hamas et la suspension de la participation des ministres issus du Fatah au gouvernement d'union nationale de l'Autorité palestinienne.
"Nous exhortons les dirigeants et toutes les structures du pouvoir de l'Autorité palestinienne, indépendamment de leur appartenance à tel ou tel parti politique, à faire tout le nécessaire pour instaurer un cessez-le- feu immédiat, pour mettre fin à l'effusion de sang et aux conflits intestins. La tâche immédiate consiste aujourd'hui à rétablir l'ordre et le contrôle dans les territoires palestiniens, à respecter les accords importants enregistrés le printemps dernier à La Mecque et qui ouvrent la voie de la création, par le biais de négociations, d'un Etat palestinien indépendant et viable", lit-on en substance dans le commentaire du porte-parole de la diplomatie russe.
Comme le fait remarquer Mikhaïl Kamynine, le ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie est persuadé que la réalisation des objectifs évoqués répond pleinement aux intérêts nationaux supérieurs du peuple palestinien et de toutes ses forces politiques.
Le diplomate a aussi indiqué que Moscou était extrêmement préoccupé par l'aggravation continue de la tension tant dans la bande de Gaza que dans l'ensemble des territoires palestiniens.
Rien ne peut justifier les morts et les souffrances des populations civiles, a noté Mikhaïl Kamynine. "L'escalade de la confrontation interpalestinienne risque de déboucher sur le chaos le plus total, sur de nouvelles victimes et l'aggravation du conflit dans la région", lit-on dans le document.
"Dans ses contacts avec les Palestiniens, les pays de la région et ses partenaires du Quartette de médiateurs internationaux pour le règlement au Proche-Orient, Moscou fera tout pour désamorcer l'actuelle crise dans les territoires palestiniens, pour relancer la progression vers la paix dans la région", a souligné le porte-parole du MID.
( Le Quartette de médiateurs internationaux pour le règlement au Proche-Orient regroupe les Etats-Unis, la Fédération de Russie, l'Union européenne et l'Organisation des Nations Unies - ndlr.)
Des accrochages armés entre les activistes du Fatah et du Hamas ont repris jeudi 7 juin, compromettant une fois de plus le cessez-le-feu qui n'a tenu cette fois que deux semaines à peine.
La veille, la tension a monté d'un cran quand le Hamas a exigé du Fatah et des structures de force qui lui sont affiliées qu'ils se retirent immédiatement de leurs positions dans la bande de Gaza, alors que l'armée et la police ont reçu l'ordre formel d'écraser la "rébellion islamiste". Parallèlement, l'aile politique du Fatah a suspendu sa participation au gouvernement d'union nationale et à la coalition avec le Hamas.
Mardi dernier, au moins, 28 Palestiniens sont tombés victimes de la confrontation.
Au moins neuf Palestiniens ont trouvé la mort mercredi matin dans les heurts qui se poursuivent toujours dans la bande de Gaza.
Les principaux accrochages entre les activistes des mouvements adverses Fatah et Hamas ont lieu dans la ville de Gaza où les islamistes s'efforcent toujours à s'emparer de l'Etat-major du Mukhabarat, service de renseignement sous le contrôle de Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne et leader du Fatah.
