"La proposition visant à unifier les systèmes ABM est extrêmement constructive et mérite d'être étudiée", a dit M. Kissinger.
Selon ce dernier, Washington a manifestement sous-évalué la réaction douloureuse de Moscou aux projets de déploiement de systèmes antimissiles de l'Alliance de l'Atlantique Nord à proximité des frontières de la Russie.
"A 95%, la décision de déployer des éléments du bouclier antimissile sur le territoire de la Pologne et de la République tchèque a été adoptée pour des raisons techniques et date d'au moins huit années. Nous ne pouvons plus renoncer à l'ABM, mais nous pouvons toujours nous engager dans un processus de négociations et signer des accords", a supposé l'ex-secrétaire d'Etat américain.
Evoquant les erreurs tactiques des Etats-Unis qui ne tiennent compte ni de l'expérience historique ni de la mentalité de la Russie, Henry Kissinger a également exhorté Moscou à prendre en considération les particularités de l'Amérique.
"De son côté, la Russie doit comprendre, elle aussi, qu'il est impossible de débarrasser les Etats-Unis de sa "vocation messianique" qui est d'ores et déjà incorporée dans le système américain", a fait remarquer le célèbre diplomate.
Quoi qu'il en soit, Henry Kissinger s'est dit optimiste quant aux perspectives des relations russo-américaines, exemptes de toute confrontation.