"Les livraisons de combustible nucléaire, que donnent-elles à l'Iran? Elles confèrent à son programme nucléaire une nouvelle dimension", a souligné le premier ministre adjoint et ministre israélien des affaires stratégiques, Avigdor Lieberman.
La Russie a entamé cette semaine la livraison de combustible nucléaire à la centrale nucléaire iranienne construite avec son concours dans le cadre d'un accord intergouvernemental et sous le contrôle de l'AIEA.
Selon M. Lieberman, en charge du dossier iranien dans le gouvernement israélien, les pays qui ont fait des progrès en matière de nucléaire civil n'ont besoin que de la volonté politique pour concevoir l'arme nucléaire.
Israël, qui considère les ambitions nucléaires iraniennes comme une menace, ne partage pas l'avis des services de renseignement américains dont le récent rapport a de fait levé toutes les accusations qui pesaient sur Téhéran.
"En dehors de la politique (déclarée) en matière de nucléaire civil, l'Iran possède également un programme balistique", a affirmé M. Lieberman.
Pour preuve, il a évoqué la détermination de l'Iran à enrichir de l'uranium par ses propres moyens, malgré la possibilité d'importer du combustible russe, et ses réserves "colossales" de gaz et de pétrole.
La coopération russo-iranienne dans le domaine nucléaire fait partie des facteurs qui pèsent négativement sur le climat des relations russo-israéliennes, a-t-il estimé.
Des articles critiques à l'égard de la Russie se sont multipliés jeudi dans la presse israélienne. "Dans d'autres domaines les actions des Russes sont loin de nous plaire. Mais, à cette étape, nous n'envisageons pas de déclencher une crise", a indiqué le haut fonctionnaire israélien sous le couvert de l'anonymat cité par le quotidien Haaretz.