Tbilissi aggrave ses relations avec Moscou en prévision des législatives (analyste russe)

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MOSCOU, 24 avril - RIA Novosti. La récente aggravation des relations russo-géorgiennes est sans doute liée à la situation préélectorale en Géorgie qui devra élire son parlement le 21 mai prochain, a déclaré jeudi à RIA Novosti l'analyste au Centre d'étude de l'espace postsoviétique (Russie), Alexandre Karavaïev.

Un nouveau "scandale de l'avion" au début de cette semaine a assombri une fois de plus les relations entre Moscou et Tbilissi. Tbilissi, qui avait déjà accusé à maintes reprises la Russie de violation de l'espace aérien géorgien, a déclaré cette fois qu'un MiG-29 russe avait abattu dimanche dernier un drone géorgien au-dessus de l'Abkhazie. L'Armée de l'air russe a formellement démenti ces affirmations, en les qualifiant de "pure invention". De son côté, la république autoproclamée d'Abkhazie a déclaré que l'avion-espion sans pilote avait été détruit par sa DCA et a présenté des fragments (du drone abattu).

Lundi soir, l'incident a été débattu par les présidents russe et géorgien, et mercredi dernier le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies s'est réuni d'urgence pour examiner à huis clos la situation dans la zone du conflit abkhazo-géorgien et l'incident du drone abattu.

"En effet, ce scandale autour du drone abattu s'explique en bonne partie par le désir du président Saakachvili de gagner le maximum de points pour son parti à l'approche des élections parlementaires. Les autorités s'emploient à faire en sorte que l'opinion géorgienne se consolide face à la menace militaire émanant de la Russie", a estimé l'expert.

D'autre part, a-t-il supposé, en aggravant ses relations avec la Russie, la Géorgie essaie de renforcer sa position sur la scène internationale.

"Tout porte à croire que Tbilissi n'exclut pas un scénario militaire de la résolution des conflits abkhazo-géorgien et osséto-géorgien. Aussi se soucie-t-il de se faire davantage d'alliés dans l'entourage international. Et cela ne peut être fait que par des déclarations tapageuses sur l'agression militaire de la Géorgie par la Russie, car il est difficile d'attirer autrement l'attention à ces conflits", a supposé M. Karavaïev.

C'est pourquoi, poursuit l'analyste, la Géorgie se voit obligée de procéder à des manoeuvres diplomatiques très compliquées, en faisant de n'importe quel épisode militaire un sérieux scandale international.

"Autrement dit, faisant en permanence appel à la communauté internationale et déclarant que l'intégrité territoriale de la Géorgie était violée, M. Saakachvili prépare tout simplement le terrain pour justifier d'éventuelles actions musclées contre les républiques autoproclamées", a conclu M. Karavaïev.

L'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, deux régions géorgiennes du Caucase limitrophes de la Russie, ont proclamé unilatéralement leur indépendance au lendemain de la chute de l'URSS au début des années 1990 et l'ont défendue lors de conflits armés avec les forces géorgiennes.

Jusqu'ici, aucun pays n'a reconnu leur indépendance, pas même la Russie, qui les a soutenues économiquement pendant des années.

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