Revue de la presse russe du 31 juillet

S'abonner
MOSCOU, RIA Novosti

Rossiïskaïa gazeta

Vodka: hausse des prix à la consommation attendue pour début 2009

D'après les données de l'Association nationale des producteurs d'alcool, au premier semestre 2008, les Russes ont bu pas moins de 716 millions de litres d'alcool, lit-on jeudi dans le quotidien Rossiïskaïa gazeta.

Certes, il ne s'agit pas d'alcool pur, mais de différents types de boissons alcoolisées, pour l'essentiel, fortes. Cependant, la situation pourrait changer l'année prochaine. Il sera alors bien plus avantageux de boire de l'alcool "faible". Pour l'instant, pour le printemps et l'été, la consommation de vodka et de liqueurs n'a baissé que de 1,7%, bien que dans le monde entier le public préfère le vin et la bière pendant la saison estivale. Mais, à partir du 1er janvier 2009, les accises seront considérablement relevées pour l'alcool, surtout pour la vodka. La part de l'Etat - c'est-à-dire l'accise - entre pour une part importante dans le prix à la consommation d'une bouteille, c'est pourquoi le plaisir de boire un coup coûtera plus cher.

Vadim Drobiz, directeur du Centre d'étude des marchés fédéral et régionaux de l'alcool, affirme qu'une bouteille (50 cl) de la vodka "légale" la moins chère coûtera l'année prochaine environ 93 roubles, contre 85 aujourd'hui (2,54/2,32 euros). Puisque les accises s'élèvent par étapes sur trois ans, en 2010, une bouteille coûtera déjà plus de 100 roubles, et en 2011, plus de 109 roubles.

Une partie des producteurs d'alcool ont lutté âprement contre les amendements au Code fiscal qui ont entraîné l'élévation des accises. Ils affirmaient que certains d'entre eux cesseraient leurs versements au budget et passeraient tout simplement dans l'ombre.

Les producteurs de vodka ont proposé de réduire les accises. On peut les comprendre: pour eux, le bénéfice provenant d'une bouteille de vodka bon marché ne dépasse pas 3% et ils ne peuvent pas le réduire encore plus afin d'éviter de perdre des clients.

Les commerçants ont bien plus de marge de manoeuvre. 40% du coût d'un demi-litre de vodka revient aux grossistes et aux détaillants. Mais ces derniers ne devraient pas réduire leurs marges, du moins tant qu'ils n'y seront pas poussés par la loi sur les principes fondamentaux de la réglementation publique de l'activité commerciale. Pour l'instant, elle n'est encore qu'à l'état de projet.

D'ailleurs, la vodka illégale provient des mêmes réservoirs que la vodka légale, des mêmes usines de vodka et de liqueurs, mais elle est tirée en dehors des horaires habituels: elle constitue à peu près un tiers du volume total du marché. L'unique différence est que les accises et les impôts ne sont pas payés pour la vodka illégale, c'est pourquoi elle s'avère très avantageuse pour tous les acteurs du marché, car les producteurs ont des bénéfices plus élevés et les acheteurs dépensent moins. Seuls ceux qui sont soutenus par le budget s'avèrent lésés, car ce dernier ne reçoit rien. Une bouteille de vodka illégale de marque coûte aujourd'hui 55 roubles.

Il y a deux ans, le ministère des Finances avait essayé de dresser des obstacles à l'alcool illégal et frelaté. Le Système d'information automatisé unique d'Etat (EGAIS) avait été introduit en vue de recenser chaque goutte d'alcool produit dans le pays. Les compteurs des usines d'alcool devaient communiquer à un ordinateur central combien d'éthanol avait été produit et à qui il avait été vendu. "Cela ressemble au lancement du premier satellite dans l'espace: personne ne l'a fait avant nous", expliquaient les auteurs du projet. Cependant, le "satellite" n'a pas volé. Certains équipements n'ont pu "s'accorder" avec d'autres, les serveurs n'ont pas soutenu la tension, les compteurs ont cessé d'enregistrer. Une partie de l'alcool a été retirée de ce système, les usines sont chargées de remplacer les compteurs à leurs frais par des appareils plus perfectionnés. Les experts commentent la situation de façon réservée: "Le système subit des transformations intérieures". Bref, il faudra attendre encore longtemps pour que le système puisse atteindre son objectif, estiment les spécialistes. Il est vrai, le nombre de décès dus à des intoxications par l'alcool diminue: ces deux dernières années, d'environ 10.000 par an. C'est déjà un progrès.

Kommersant

Charbon: poursuivi à son tour, Evraz reste solide sur le marché

Le Service fédéral antitrust (FAS) a annoncé hier sa décision d'engager une action en justice contre Raspadski ougol et Evraz Holding, ces compagnies ayant abusé de leur situation prédominante sur le marché du coke, lit-on jeudi dans le quotidien Kommersant.

Selon le Service fédéral antitrust, Mechel, Raspadski ougol et Evraz Holding détiennent à eux seuls plus de 50% de ce marché. Ces compagnies auraient vendu du charbon en Russie à un prix élevé résultant d'une entente, en imposant aux acheteurs des contrats aux conditions désavantageuses.

A la mi-juillet, des griefs analogues avaient été avancés par le FAS à Mechel, à la suite d'une plainte déposée par le combinat métallurgique de Novolipetsk (NLMK). Les métallurgistes avaient accusé Mechel de cessation des livraisons de charbon. Une source du quotidien Kommersant au courant de l'enquête a fait savoir hier que des poursuites pourraient être engagées à l'égard de tout le secteur du charbon cokéfiable. Anatoli Skryl, directeur général de Rosinformougol, précise que Vorkoutaougol (appartenant à la société Severstal-ressource) et Belon (filiale du Combinat métallurgique de Magnitogorsk) s'occupent également d'extraction du charbon cokéfiable. Mais, à la différence de Mechel et d'Evraz, pour elles, le charbon n'est pas un produit de vente, mais une matière première.

Le groupe Evraz s'est abstenu hier de tout commentaire, bien qu'il ait annoncé la veille avoir exporté au premier semestre moins de 1% du charbon cokéfiable produit. Une telle réaction cache une crainte de se retrouver accusé par les autorités, comme cela a récemment été le cas pour Mechel. Le 24 juillet, ce dernier avait été âprement critiqué par le premier ministre Vladimir Poutine, après quoi la capitalisation de Mechel avait chuté d'un tiers, emportant derrière elle tout le marché. Mais rien de tel ne s'est produit avec le groupe Evraz: au moment de la déclaration du FAS, les cotations du groupe Evraz à la Bourse de Londres sont restées stables, et ce n'est qu'en clôture qu'elles ont baissé de 2,5%.

De l'avis de Vsevolod Topolianski, vice-président de la direction du marché des valeurs chez Alfa-bank, cette réaction du marché signifie que les investisseurs ont foi dans "le lobby qui soutient le groupe Evraz" (le copropriétaire le plus important de la compagnie n'est autre que Roman Abramovitch). L'extension des réclamations de l'Etat, combinée avec leur adoucissement, ont levé partiellement la tension autour de Mechel. Le premier vice-premier ministre Igor Chouvalov a déclaré mardi qu'une répétition de l'affaire Ioukos dans le cas de Mechel était "peu probable". Après cela, les actions de Mechel ont regagné 10%, puis encore 10% hier.

Les analystes estiment eux-aussi qu'aucune grave menace ne plane sur les métallurgistes. Dmitri Smoline d'Ouralsib se dit étonné qu'Evraz fasse l'objet d'une enquête. L'analyste fait remarquer que Ioujkouzbassougol (appartenant à Evraz) livre la majeure partie de son charbon aux entreprises du groupe et qu'il ne détient pas le bloc de contrôle de Raspadski ougol. "A mon avis, on veut obliger les charbonniers à répondre de la hausse des prix de l'acier dont souffre le secteur pétrolier, et de l'inflation", estime M. Smoline. D'après lui, en fin de compte, les charbonniers paieront des amendes symboliques et le FAS durcira le contrôle des prix dans le secteur. Mais même ces mesures ne semblent pas justifiées pour les investisseurs. "Si le gouvernement estime que les prix élevés du charbon nuisent aux secteurs stratégiques, l'Etat peut les subventionner en puisant dans les fonds provenant de la vente de gisements de houille", écrivent les analystes de Deutsche Bank. D'après eux, en tentant d'atteindre des objectifs à court terme dans la lutte contre la hausse des prix, le FAS pourrait freiner pour longtemps l'afflux d'investissements dans le secteur.

Novye izvestia

Russie: la saison du crocodile est ouverte

Les policiers ont capturé hier à Krasnooufimsk (région de Sverdlovsk) un crocodile qui s'était enfui après avoir mordu son gardien, lit-on jeudi dans le quotidien Novye izvestia.

Cette nouvelle exotique, semble-t-il, sous les latitudes russes, n'a nullement étonné les défenseurs des animaux. Selon eux, presque dans chaque région de Russie en été, il est possible de croiser un crocodile se promenant librement dans la rue, au bord d'un étang ou même dans un bar! Les animaux dangereux deviennent particulièrement excités en période de chaleur, expliquent les experts. Mais, en règle générale, les propriétaires qui ne sont pas calés en zoologie ne tiennent pas compte des changements de comportement saisonniers de leurs pupilles.

La vente de reptiles exotiques a connu un véritable boom en Russie à la fin des années 90. Des centaines de crocodiles ont été importés dans le pays légalement ou non afin d'être vendus à des prix exorbitants: le prix minimum était alors de 10.000 dollars. Aussi bien les stars que les simples hommes d'affaires en achetaient. Les crocodiles ont été l'emblème de centaines d'entreprises de gardiennage et de restaurants, dont les propriétaires voulaient en mettre plein la vue à leurs clients avec une mascotte vivante. "Mais le boom a pris fin. Les propriétaires d'animaux se sont lassés, ils ont commencé à les négliger et à être moins vigilants. "Mon crocodile vit ici depuis trois ans et ne fait de mal à personne, ce qui veut dire qu'il est inoffensif et qu'on n'est pas obligé de fermer sa cage à double tour": cette logique habituelle peut coûter la vie au propriétaire du reptile ou à ses voisins", explique Vladimir Romanov, directeur d'une clinique pour animaux.

Les statistiques prouvent que les propriétaires de crocodiles sont devenus beaucoup trop négligents. Rien qu'au cours de ces deux dernières années en Russie, policiers et sauveteurs ont capturé environ 15 crocodiles dans la rue. C'est justement ce qui s'est produit hier. Lors d'une présentation d'animaux exotiques au Centre de loisirs et de culture de Krasnooufimsk, un crocodile a mordu un employé qui claquait des doigts pour l'encourager à manger. Heureusement, l'homme n'a été que légèrement blessé. Par la suite, le crocodile taché de sang a été retrouvé et reconduit dans son vivarium.

Quelques jours plus tôt, une chasse au crocodile a eu lieu à Penza. Félix, ainsi se nomme le reptile, vit dans le potager d'un hôtel particulier duquel il ne se lasse pas de s'échapper. Selon les habitants locaux, le turbulent Félix entreprend un périple chaque été. Un mois auparavant, les employés du zoo avaient déjà dû le ramener chez lui depuis le stade local où il s'était réfugié. Cette fois, le reptile s'était installé sur les hauteurs entourant ce même ouvrage sportif. Le plus étonnant est que les voisins de Félix n'ont pas l'intention de porter plainte à la police. "Cet amour des animaux est étrange. Mettre des crocodiles dans un potager, parmi les navets, c'est inimaginable, s'indigne Konstantin Sabenine, chef de projets du Centre de protection des droits des animaux Vita. En Occident, le propriétaire de l'animal aurait été condamné depuis longtemps pour mise en danger de la vie d'autrui". Il faudrait également punir le propriétaire d'un crocodile nommé Guena, vivant dans une datcha au sud de Iakoutsk. Le reptile a erré pendant 19 jours dans le village avant d'être enfin capturé par son maître.

Mais ces régions ne sont pas les seules à grouiller de crocodiles. On en trouve également à Moscou. Ainsi, en mai dernier, les clients d'un restaurant de la capitale ont eu la mauvaise surprise de découvrir un crocodile en train de ramper entre les tables. Pris de panique, les gens se sont précipités vers la sortie. Il s'est avéré que le crocodile s'était échappé, on ne sait comment, d'un des aquariums du restaurant. Des sauveteurs du ministère des Situations d'urgence ont été appelés pour le capturer. A Moscou, il y a des crocodiles qui se promènent librement et même qui "volent"! En août de l'année dernière, des passants ont assisté à la chute d'un caïman américain de deux mètres, qui s'est littéralement écrasé sur l'asphalte. Le malheureux reptile était tombé d'un balcon du 11e étage. Le crocodile s'est cassé un croc et a survécu.

"Remarquez bien ceci: toutes les évasions de crocodiles ont lieu en été. Durant cette saison, les reptiles sont particulièrement excités. Ils cherchent à se chauffer au soleil, explique la zoologue Lioudmila Ivouchkina. Les propriétaires expérimentés assurent à leur pupille la possibilité de prendre des bains de soleil, car ils savent que, dans ce cas, il ne s'évadera pas". Les zoologues préviennent qu'un crocodile d'un mètre et demi est plus dangereux qu'un pitbull. Bien que les animaux s'habituent à la vie en appartement, il est facile de provoquer une agression. Les aptitudes de chasse ne se développent pas chez les reptiles, mais leur instinct, lui, reste, et il se réveille particulièrement en situation de stress.

Ces articles sont tirés de la presse et n'ont rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала