Russie-Géorgie: les résultats du conflit pas si positifs pour Moscou (Gazeta)

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MOSCOU, 19 août - RIA Novosti. Malgré sa rapidité et ses résultats, qui semblent positifs pour la Russie, le conflit russo-géorgien pourrait se solder à long terme par une défaite diplomatique, militaire et politique de Moscou, rapporte lundi le quotidien Gazeta.

Quels sont les gains et les pertes de Mikhaïl Saakachvili? Il a perdu la vallée de Kodori, les enclaves géorgiennes en Ossétie du Sud, ainsi que l'espoir de reprendre le contrôle des deux républiques autoproclamées dans un avenir proche. Il a obtenu l'internationalisation des conflits abkhazo-géorgien et osséto-géorgien, aussi bien que l'envoi dans la région d'observateurs internationaux et peut-être, à l'avenir, de soldats de la paix. L'essentiel est que Saakachvili a de facto reçu des garanties européennes et américaines qu'il ne serait pas renversé par la Russie.

Quels sont les gains de Moscou? Les forces prorusses ont pris le contrôle de la vallée de Kodori et ont effectué un "nettoyage ethnique" en Abkhazie et en Ossétie du Sud. La menace d'intervention géorgienne dans les républiques autoproclamées a été éliminée. Ce sont là les seuls bons côtés du conflit.

Les mauvais côtés sont beaucoup plus nombreux. Pour la première fois depuis 1991 la Russie s'est trouvée face à une menace d'isolation internationale. Aux yeux de l'Occident, son comportement a beaucoup ressemblé à celui de l'Allemagne nazie dans les années 1938-1939, et de l'URSS dans les années 1939-1940. Les leaders des principaux pays européens ne semblent pas prêts à un nouveau "diktat de Munich" et la presse internationale fait souvent un parallèle entre l'Ossétie du Sud et la région tchèque des Sudètes, annexée par le Reich en 1938.

Aux Etats-Unis, dont le gouvernement a tout de suite pris le parti de la Géorgie, le conflit russo-géorgien a augmenté les chances de John McCain de gagner la présidentielle, avec son attitude fortement antirusse. Sa proposition d'exclure la Russie du G8 est déjà de facto réalisée. Ces derniers jours, des consultations des sept principaux pays industrialisés sur le conflit russo-géorgien se sont déroulées sans la participation de la Russie, et la question de l'exclusion de Moscou du G8 doit être évoquée le 19 août, lors de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des Etats membres de l'OTAN.

Le pire est que la Russie semble avoir perdu son allié principal dans l'Union européenne. Malgré la dépendance de l'Allemagne envers les livraisons de gaz russe, la chancelière allemande Angela Merkel a soutenu la Géorgie et demandé le retrait le plus rapide possible des troupes russes du territoire géorgien. Le président français, de son côté, ne devrait pas prendre, à long terme, le risque de soutenir sans sourciller les actions de la Russie en Géorgie. Il menace déjà la Russie de conséquences graves si elle fait trainer le retrait de son armée.

Le "dégel medvedevien", rêve de nombreux libéraux, est maintenant inaccessible. L'Occident semble enfin préoccupé par une Russie qui "se remet sur pieds".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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